tution était usée, et qu’on n’en voulait plus. L’ensemble des réformes demandées par l’Opposition prouve, ainsi que je l’ai fait voir, que c’était à la Charte, bien plus qu’au ministère qu’on s’attaquait ; c’était à quelque chose de plus élevé encore que la Charte, c’était à la constitution même de la société.
Lors donc qu’à une monarchie représentative, on parle aujourd’hui de substituer une démocratie représentative, on ne fait pas autre chose que changer la phrase, Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour, en cette autre ; Vos yeux beaux, belle marquise, mourir d’amour me font ; et l’on peut dire, suivant l’expression de l’Atelier, que la Révolution est escamotée.
Mais, patience ! S’il peut sembler difficile, en ce moment, d’échapper à cette alternative gouvernementale, l’embarras ne sera pas de longue durée. Le représentatif est tombé dans les barricades pour ne se relever jamais. La démocratie constitutionnelle s’en est allée avec la monarchie constitutionnelle. Le mois de février, suivant l’étymologie latine, est le mois des enterremens. La réforme sociale amènera la réforme politique ; l’intelligence de la première implique l’intelligence de la seconde. Nous aurons le Gouvernement du Peuple par le Peuple, et non par une représentation du Peuple ; nous aurons, dis-je, la République, ou nous périrons une seconde fois par la démocratie.