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monter jusqu’à son paroxysme. Dans cette obstination de la multitude à croire à l’intelligence qui vit en elle, je vois déjà comme une manifestation du Peuple qui s’affirme lui-même ; ainsi que Jéhovah, et dit : je suis. Je ne puis donc nier, je suis forcé de confesser au contraire la souveraineté du Peuple. Mais au delà de cette première affirmation, et quand il s’agit de passer du sujet de la pensée à son objet, quand il s’agit, en autres termes, d’appliquer le critérium aux actes du Gouvernement, qu’on me dise où est le Peuple ?

En principe donc, j’admets que le peuple existe, qu’il est souverain, qu’il s’affirme dans la conscience des masses. Mais rien jusqu’ici ne me prouve qu’il puisse faire au dehors acte de souveraineté, qu’une révélation extérieure du Peuple soit possible. Car, en présence de la domination des préjugés, de la contradiction des idées et des intérêts, de la variabilité de l’opinion ; des entraînemens de la multitude, je demanderai toujours ce qui établit l’authenticité et la légitimité d’une pareille révélation : et c’est à quoi la démocratie ne peut répondre.


II.


Mais, observent, non sans raison, les démocrates, le Peuple n’a jamais été convenablement sollicité. Jamais il n’a pu manifester sa volonté que par des éclairs : le rôle qu’il a joué jusqu’à présent dans l’histoire est tout subalterne. Le Peuple, pour qu’il puisse exprimer sa pensée, doit être Consulté démo-