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jour Luther ; qui a fait surgir Marius et César, après avoir, dans une série de révolutions, chassé les Tarquins, renversé les Décemvirs, créé les tribuns pour balancer les consuls, et donné par là le premier exemple de la bascule politique, du système doctrinaire. C’est le Peuple qui adora les Césars, après avoir laissé assassiner les Gracques !…

Préférez-vous rester dans l’actualité ? Dites-moi alors ce que le Peuple pense, aujourd’hui 25 mars 1848, ou plutôt ce qu’il ne pense pas ?

Le Peuple pense-t-il, avec l’abbé Lacordaire, à faire pénitence dans la cendre et le cilice ? pense-t-il qu’il est né de la poussière, et qu’il retournera dans la poussière ; que sa destinée ici-bas n’est point, le plaisir, mais le travail et la mortification ? Ou ne pense-t-il pas, avec le Sage désabusé de la sagesse, avec Saint-Simon et Fourier, que la fin de l’homme est comme celle du cheval, et que tout est vanité sur la terre, hormis de bien vivre et de faire l’amour ?

Le Peuple pense-t-il à l’abolition des octrois, à l’impôt progressif, aux ateliers nationaux, aux banques agricoles, au papier monnaie ? Ou ne pense-t-il pas plutôt qu’imposer, extraordinairement la richesse, c’est tuer la richesse ; qu’au lieu d’étendre les attributions de l’Etat, il faut les resserrer ; que l’organisation du travail n’est autre que l’organisation de la concurrence, et que le plus grand service à rendre à l’agriculture, au lieu de lui créer une banque spéciale, c’est de rompre toutes ses relations avec la banque ?