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des réalités, nous avons besoin des symboles.

Et vous, les ex-dynastiques, bourgeois peureux comme chouettes, ne regrettez pas cette révolution qui était depuis long-temps accomplie dans vos idées, et que vos querelles parlementaires ont fait peut-être prématurément éclore. L’enfant né avant terme ne peut rentrer dans le sein de sa mère : il s’agit d’élever la révolution, non de l’envoyer aux gémonies. Écoutez ce que je m’en vais vous dire, et regardez-le comme la profession de foi du prolétariat. Je vous parlerai avec franchise.

La révolution de 1848 est la liquidation de l’ancienne société, le point de départ d’une société nouvelle.

Cette liquidation est incompatible avec le rétablissement de la monarchie.

Elle ne se fera pas en un jour : elle durera vingt-cinq ans, cinquante ans, un siècle peut-être.

Nous pourrions la faire sans vous, contre vous : nous aimerions mieux qu’elle fût faite par vous. Vous en êtes, pour ainsi dire, par droit d’aînesse, par la supériorité de vos moyens, par votre habileté pratique, les syndics naturels. C’est à vous, par excellence, qu’il appartient d’organiser le travail. Nous ne voulons la réforme au préjudice de personne ; nous la voulons dans l’intérêt de tout le monde.

Ce que nous demandons est une certaine solidarité, non pas seulement abstraite, mais officielle, de tous les producteurs entr’eux, de tous les consommateurs entr’eux, et des producteurs avec les