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chant témoignage de ses sentimens d’égalité pouvait donner le Gouvernement provisoire ?

Sans doute, si les porteurs de bons du Trésor devaient seuls parfaire l’intérêt des caisses d’épargne. Mais si c’est le prolétaire, toujours le prolétaire, n’ayant ni bons du Trésor, ni livret d’épargne, qui doit payer l’un et l’autre intérêt, n’est-il pas clair qu’en mettant l’égalité entre les créanciers de la dette flottante, on a rendu l’inégalité entre les créanciers de l’État et les débiteurs de l’État, plus grande qu’auparavant ?

L’épargne du pauvre ! l’accroissement des fruits du travail ! Quel bavardage hypocrite ! C’est à dire que vous donnez plus à celui qui possède plus, et qu’à celui qui possède moins, vous enlevez le peu qu’il a. C’est de l’économie d’après l’Évangile. Mais ce que pense le Peuple, est-ce mot d’Évangile ?

Le Gouvernement provisoire n’est pas moins fort sur l’équité que sur l’égalité.

La réduction de la journée de travail à dix heures, disent les maîtres, nous cause préjudice, et nous ne pouvons payer le même salaire qu’auparavant. — La diminution du salaire, répliquent les ouvriers, nous ôte la subsistance : notre sort serait pire qu’avant la Révolution !

Les termes sont nettement posés ; la contradiction est flagrante. Comment le Gouvernement provisoire va-t-il s’y prendre pour la résoudre ?

Les salaires, dit-il, seront réglés de telle sorte que, la journée de travail restant fixée à dix heures