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Décret qui ordonne la création d’ateliers nationaux.

Nous ne pouvions y échapper. « J’ai quatre petits enfants qui me demandent du pain, s’écrie la femme de Sganarelle. — Donne-leur le fouet, répond l’ivrogne. »

Nos organisateurs font comme Sganarelle. Il y a dans Paris 36,000 tailleurs sans ouvrage. Le Gouvernement provisoire leur offre des ciseaux, des aiguilles, des salles de couture, des presses pour le décatissage… — Mais du travail ?

La moitié des imprimeurs chôme. On créera aux 90 imprimeries de la capitale un supplément de matériel de 3 millions. — Mais du travail ?

Les chantiers de construction sont fermés. Vite on en établira d’autres à côté, pour leur faire concurrence. — Mais du travail ?

La librairie, ancienne et moderne, classique, politique, religieuse, médicale, regorge de livres qui ne se vendent pas. Il faut organiser la librairie. Le Gouvernement provisoire délivrera cinquante nouveaux brevets. — Mais des acheteurs ?

La passementerie, l’orfévrerie, la chapellerie, tous les corps d’état sont à bas. Venez tous, travailleurs ; quittez vos patrons ; associez-vous, organisez-vous : le Gouvernement provisoire vous délivrera des patentes, vous fournira des directeurs, des contrôleurs, des inspecteurs, des comptables, des gérans, des commis ; il en a de reste. — Mais des capitaux ? mais des demandes ? mais des débouchés ?