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tout après l’abolition de la peine de mort pour les délits politiques. De plus, c’est injurieux au Peuple.

Comment ! le Gouvernement provisoire n’a pas encore compris que les 22, 23 et 24 février sont la fin d’une constitution, et non le renversement d’un ministère ! Le mardi, M. Guizot pouvait être mis en accusation, mais seulement par les députés de la gauche : son crime était alors de jouer l’existence de la monarchie, et de compromettre, par un conflit, les institutions de juillet. Mercredi encore, M. Guizot, quoique démissionnaire, était responsable du sang versé : l’opposition triomphante pouvait lui demander compte de son intempestive résistance : car l’homme d’État doit céder quelquefois, même aux caprices de l’opinion. La victoire de jeudi absout M. Guizot. Elle a changé pour lui, comme pour tout le monde, le terrain de la légalité. Elle l’honore même en un sens, car elle prouve qu’il avait mieux jugé du Peuple que l’Opposition. M. Guizot ne pouvait être accusé qu’en vertu de la Charte : la Charte détruite, M. Guizot n’est plus justiciable que de sa conscience et de l’histoire ; il a le droit de décliner la compétence de la Révolution.

Pauvres politiques ! si vous ne l’eussiez décrété, il aurait fait, comme MM. Thiers et Barrot, acte d’adhésion à la République ; en se ralliant, il se serait puni. Pensez-vous donc châtier par la prison un homme de ce caractère ? Forcez-le de dire : Je me suis trompé ! Prouvez-lui qu’au moment où il croyait