est autre chose encore que vol ; que c’est un attentat à la sûreté de l’État, un crime politique ? Donc, il est des crimes politiques que le Peuple juge dignes de mort et qu’il punit de la peine capitale, à l’instant même où ses représentans inscrivent dans la loi l’abolition de cette peine. Et c’est ainsi que les hommes de la terreur, de néfaste mémoire, justifiaient leurs exécutions : la faute la plus légère devenait à leurs yeux une trahison envers la Patrie. À Dieu ne plaise que nous revoyions ces odieuses journées ! Mais n’est-il pas clair que le Gouvernement, au lieu d’abolir, chose qui n’est pas en son pouvoir, ferait mieux de définir, et que c’est dans une détermination nouvelle du droit pénal qu’il faut chercher la sécurité des citoyens ?
Abolissez, pour toute espèce de crime, la peine de mort : et demain, l’homme dont le père aura été assassiné, la fille violée, la réputation ou la fortune ruinée, se fera justice de sa propre main. Et comment réprimerez-vous la vengeance privée, quand la peine de mort sera abolie ? Il n’y a philanthropie qui tienne : crimes sociaux, crimes politiques, crimes contre les personnes et les propriétés, tout est soumis à la loi de compensation : c’est bien moins le supplice qu’il faut supprimer, que le délit qu’il s’agit de prévenir.
Après l’interdiction du drapeau rouge et l’abolition de la peine de mort pour les délits politiques, est venu le décret d’accusation des ex-ministres.
Informer passe ; mais accuser est absurde, sur-