Page:Solution du problème social.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

magistrats improvisés, portés sur les ailes de la Révolution, qu’ils ramèneraient la sécurité : ils sèment l’épouvante ; — qu’ils feraient la lumière : ils créent le chaos ; — qu’ils sauraient préciser la question, dire ce que le Peuple veut et ce qu’il ne veut pas : ils n’affirment rien, ils laissent tout croire, ils font tout craindre. Il fallait, en même temps, rassurer la propriété et donner des garanties au prolétariat par la conciliation de leur antagonisme ; ils les mettent aux prises, ils soufflent la guerre sociale. On comptait sur des actes, ils produisent l’inertie. Comme pour témoigner de la défaillance de leurs cœurs, ils mettent à l’ordre du jour la grandeur d’âme. Sans foi dans l’avenir, ils déclarent le serment aboli, de peur que la République, trop tôt abîmée, ne devienne l’occasion de nouveaux parjures. On leur demandait du travail, ils forment des cadres ; du crédit, ils décrètent les assignats ; des débouchés, ils s’en réfèrent à l’attitude de la République. Une fois ils nous disent que l’organisation du travail ne se peut faire d’un jour ; une autre fois que la question est complexe ; quinze jours après, ils nous renvoient au bureau de placemens ! Tout entiers à leurs souvenirs de la Montagne, au lieu de parler en économistes, ils nous répondent en jacobins. Le Peuple s’est retiré de ces hommes : ils l’aiment, cependant ; ils daignent le lui dire. Mais rien, rien, rien ne décèle en eux l’intelligence de ce Peuple dont ils portent les destinées. Partout dans leurs actes, au lieu de ces pensées universelles, sublimes, qu’enfante