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lution eût été retardée d’un jour, et l’existence de la royauté prolongée de vingt-quatre heures. Par la même raison, si M. Barrot eût été nommé ministre le 23, à la place de M. Molé, le retard pouvait être de six mois, d’un an, de dix années ; et c’est encore une question, aujourd’hui qu’il n’y a plus à en revenir, de savoir s’il n’eût pas mieux valu, pour le salut de tous, faire en trente ans ce que nous avons fait en trois jours, et allonger une date glorieuse, plutôt que de s’exposer aux chances d’une solution embarrassée.

J’ai contribué autant qu’il était en moi au succès des trois jours, ne voulant pas à l’heure du péril me séparer de mes frères qui combattaient, et désavouer leur héroïsme. Mais je n’en redoutais pas moins une victoire dont les suites m’étaient inconnues ; et c’est pour cela qu’aujourd’hui encore, dans l’incertitude de l’avenir et bien que je n’admette le retour d’aucune dynastie, je fais toutes réserves pour cette raison souveraine du Peuple, qui selon moi est infaillible, et ne peut être compromise. Personne n’était en mesure pour la République : cela ressort chaque jour des actes du Gouvernement. Malheureuse Opposition ! malheureux conservateurs ! Vous avez coupé le raisin vert : tâchez maintenant de le faire mûrir sur la paille !…

À présent nous ne pouvons plus reculer ; nous ne le devons pas, je ne le veux pas, je vous en défie. Il faut aller en avant. Le problème de la reconstitution sociale est posé, il faut le résoudre. Cette solution,