Page:Solution du problème social.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nement d’un côté, et de l’autre le Peuple. Par cette simple protestation de la gauche, qui devait avoir lieu le 22 février, la Révolution tout entière était faite ; le Peuple n’a fait que dégager l’événement qui était dans la pensée de tout le monde : je défie qu’on renverse cette dialectique.

Une seule chose, dans ce grand acte, n’est pas du fait du Peuple, et la responsabilité en revient tout entière aux pouvoirs de l’État, comme à la bourgeoisie : c’est la date.

Il était fatal, providentiel si vous aimez mieux, qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, la souveraineté du Peuple se reconstituât sur d’autres bases, et abolît, sinon peut-être de fait, au moins de droit, la monarchie. La Révolution pouvait être aussi longue qu’elle a été brusque ; elle pouvait être faite d’un commun accord entre la couronne, la classe travailleuse, et la classe bourgeoise ; elle pouvait s’opérer, en un mot, pacifiquement. Le progrès des idées était notoire ; le Peuple ne pouvait manquer un jour ou l’autre d’en déduire les conséquences : dans le parti conservateur même, on convenait généralement que les difficultés n’étaient plus politiques, mais sociales. Toute la question était de savoir quand et comment s’opérerait la transition.

Il a plu à l’opposition, dite dynastique ; il a plu à la Royauté, au parti conservateur, de précipiter le dénoûment.

Certes, on ne contestera pas que si le banquet, annoncé pour le 22, l’avait été pour le 23, la Révo-