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est en péril, et que le moment est venu pour lui de résister, ne comprend, ne peut comprendre qu’une chose : c’est qu’à lui appartient non pas de protester, mais de décider souverainement. Ils étaient bien ignorans, en vérité, des droits du Peuple et de sa logique, ceux-là qui, prenant pour exemple l’Angleterre (toujours l’Angleterre !) invitèrent le Peuple à venir avec eux signer une protestation contre la politique du Gouvernement. Protester ! grand Dieu ! c’était abdiquer. Le Peuple n’a pas besoin d’huissier pour signifier sa volonté ; il l’exprime par des actes. Quand il s’assemble, il entend que c’est lui qui juge et qui exécute.

Le 22 février, appel avait été formé par l’Opposition de l’arbitraire du Gouvernement à la raison du Peuple. Il s’agissait de prouver au pouvoir que l’opinion, que la France entière, condamnait la politique obstinément suivie depuis dix-sept ans, la pensée du règne. Mais l’Opposition voulait que le Peuple ne parût que pour donner son avis ; elle voulait, disait-elle, montrer par un fait que le Peuple était digne de cette liberté de réunion qu’on lui refusait ; qu’il était capable en même temps de respecter le pouvoir et de protester contre le pouvoir. L’Opposition n’accordait au Peuple qu’une voix consultative, elle lui retirait la souveraineté.

C’est alors que quelques citoyens, dont quelques amis seulement savent les noms, se dirent qu’il y allait de la liberté ; que le Peuple ne pouvait mentir à son essence ; qu’il lui appartenait de mainte-