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le bourgeois se ruine, l’ouvrier meurt de faim, l’État court à la banqueroute. Oh ! qu’allons-nous devenir ?…


Laissons les regrets aux timides, et les lamentations aux vaincus. La vérité n’est point dans ces récriminations.

Une révolution, précipitée par l’universel dégoût, vient de se produire. Il s’agit, non de l’exploiter, mais de la définir ; il s’agit d’en formuler le dogme, d’en tirer les conséquences légitimes.

Pendant que nos hommes d’État provisoires, saisis à l’improviste, se débattent dans le vide, cherchent leur chemin et ne trouvent que routine ou utopie, flattent le pays plutôt qu’ils ne le rassurent, proposent leurs idées au Peuple, au lieu de lui demander les siennes, se traînent dans l’ornière du vieux jacobinisme, obligés, pour excuser leur impuissance visible à tous les regards, de se réfugier dans leur dévoûment : essayons, nous, de comprendre, ou pour mieux dire, d’apprendre le Peuple.

Le Peuple, en faisant une révolution si soudaine, s’est imposé une tâche immense : le Peuple est comme ces travailleurs qui produisent d’autant plus et d’autant mieux, qu’ils sont écrasés de besogne. Le Peuple aura à souffrir, sans doute ; mais il ne faillira point à son œuvre : tout le danger est que ses chefs ne le devinent pas.