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rité. Elle n’y voit pas, avec l’économiste, le produit d’une organisation dans laquelle chaque existence est la résultante de toutes les autres existences.

Pour ce qui concerne l’État, ce n’est, aux yeux de la démocratie, qu’une trêve rendue permanente entre des individualités implacables, qui ne transigent jamais que sur les points où il n’y a plus d’intérêt pour personne à se battre ; ou si parfois la démocratie saisit l’État dans ce qu’il a de réel et de positif, elle le considère seulement comme instrument de domination, et elle tend en conséquence à y faire entrer le plus de monde possible, ce qui ramène toujours l’insolidarité et l’anarchie.

Dans une telle disposition d’esprit, et avec de pareilles idées, comment la démocratie devait-elle considérer la question sociale ? et comment pouvait-elle essayer de la résoudre ?

La démocratie ne pouvait concevoir qu’une chose, c’est que le pouvoir, passant de la classe privilégiée à la classe travailleuse, devenait pour celle-ci un moyen d’émancipation aux dépens de celle-là ; qu’ainsi le pouvoir était moyen de liberté pour le prolétaire, par la réduction du travail, l’augmentation du salaire, la participation aux bénéfices des maîtres, etc. ; — moyen d’égalité, par la réforme de l’impôt, de proportionnel rendu progressif ; par la concurrence faite aux entrepreneurs au moyen de primes accordées par l’État aux travailleurs dits nationaux et payées par les entrepreneurs ; par l’application du principe électif à tous les emplois ; — moyen de fra-