et individuels, et leur servir toujours d’image vivante et d’instrument libre de la paternité céleste.
Le sacerdoce universel ou international avec le Pontife suprême comme centre unique reproduit, en le spiritualisant, l’âge primitif de l’humanité, quand tous les peuples étaient réellement unis par l’origine commune et par l’identité des idées religieuses et des règles de la vie. C’est là le vrai passé du genre humain, le passé qui ne pèse pas sur le présent mais lui sert de base immuable, et qui n’exclut pas l’avenir, mais est essentiellement un avec lui : quant au présent de l’humanité, nous le voyons déterminé par la diversité des nations qui tendent à se constituer en corps complets ou États ayant chacun un centre particulier indépendant, un pouvoir séculier ou gouvernement temporel qui représente et dirige l’action combinée des forces nationales. Les intérêts de l’humanité entière n’existent pas pour l’État et pour le gouvernement séculier dont les devoirs sont limités à la fraction du genre humain à laquelle il est préposé. L’Église universelle, tout en gardant au moyen de son ordre sacerdotal unifié dans le Souverain Pontife la religion de la paternité commune, le grand passé éternel de notre espèce, n’exclut pas cependant la diversité actuelle des nations et des États. Seulement l’Église ne pourra jamais sanctionner, et en cela elle est l’organe fidèle de la vérité et de la volonté de Dieu, les divisions et les luttes nationales comme condition définitive de la société humaine. La