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l’indissolubilité d’un mariage mal assorti pouvait devenir la cause déplorable de douleurs sans bornes, parfois de désordres et de crimes. Mais ce problème du divorce présente bien des aspects opposés ; quelques-uns font hésiter encore la conscience et le sentiment. Après tout ce qui a été dit pour et contre, il reste à juger par exemple, si les aspirations très-naturelles de l’homme et de la femme au bonheur d’une nouvelle union, ne doivent pas être étouffées chez le père et la mère, par le plus impérieux de tous les devoirs, si nous avons le droit de vivre pour nous-mêmes lorsque ce dépôt redoutable et sacré, un enfant, a été remis entre nos mains. Quant à moi, je crois que les plus chauds partisans du divorce ne peuvent rien répondre de péremptoire aux arguments que l’enfant apporte avec lui dans le monde, qui naissent du fait même de son existence, et je m’adresse à votre cœur maternel pour excuser mon raisonnement s’il vous parait défectueux. Vainement la seconde épouse fera-t-elle de nobles efforts pour remplacer la mère ; elle s’est rendue coupable en supplantant celle-ci, fût-elle indigne, d’une