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ville, prenait chaque jour plus d’étendue et de variété. L’avocat Stheffer, assidu aux lectures de Mlle Klaus (l’hiver, les lectures alternent à Goslar avec les thés dansants, et valent bien les soirées de médisance), l’avocat Scheffer l’accusait de cacher une certaine connaissance des langues mortes. Mlle Karoline Hecht, vulgairement nommée tante Lina, bien qu’elle n’eût jamais eu de neveux, une amie de sa famille qn’Elsbeth avait recueillie, vieille et ruinée, en lui prouvant qu’elle lui était indispensable, divulguait volontiers sous le sceau du plus profond mystère, sa participation aux œuvres de feu M. Klaus, les notes et les préfaces anonymes dont elle les enrichissait ; enfin, le pasteur Mansfeld lui-même, si peu soucieux de plaire aux dames, ne dédaignait pas de causer théologie avec elle pendant des heures entières. Il est permis de supposer que la conversation entre le jeune ministre et son honorable amie roulait sur quelque interprétation bien épineuse de l’Ancien Testament à l’heure où commence ce récit, car il avait le visage plus animé que de coutume, et elle embrouillait, en lui répondant, tous les points de sa tapisserie. De l’avis de la gouvernante Catherine, cette visite se prolon-