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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
ⅽⅼⅹⅹⅹⅴ
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ordre arrive à tous les Chevaux mal compofez dans le corps, & qui ont disposition au farcin ; & pour une legere blessure d’un ardillon ou autre ferrement ils prennent le farcin.

On barre la veine en plusieurs endroits de la mesme methode par exemple au paturon pour les maux qui viennent dans la sole, pour donner une bonne forme aux pieds combles, & qui ressemble à des écailles d’huistres, pour les Chevaux qui ont esté forbus, aux larmiers pour les maux des yeux : celle-là se peut faire sans incision ; par le moyen d’une esguille courbée, comme je l’ay enseigné cy-devant.

On peut aussi barrer la veine aux deux côtez du col pour la morve, & pour les fluxions sur les yeux, ce qui reüssit assez bien ; il y a plusieurs autres endroits où l’on peut barrer les veines pour differens maux.

Il ne faut point barrer la veine quand les jambes sont enflées, car outre qu’il est difficile de les barrer avec cette enflure elles demeurent toûjours gorgées ou enflées, qui est la mesme chose ; mais il ne faut barrer les veines que lorsque les jambes sont degorgées.


CHAP.
ⅽⅼⅹⅹⅹⅵ.
Pour l’Enchevestrure.


LEs Chevaux pour avoir des démangeaisons à la teste, au col & ailleurs, se veulent gratter avec les pieds de derriere, s’embarrassent, & se prennent le pied dans la longe du licol, ensuite ils se débattent & s’écorchent au dessous du pied, dans le ply du pâturon, & souvent se font des playes assez importunes. Si on n’arrive promptement pour les dégager, ils s’estropient assez souvent, quand ce sont des Chevaux vigoureux.

L’accident estant arrivé, il faut prendre de l’huile de lin, & de l’eau de vie parties esgalles, battre & agitter le tout ensemble dans une fiole pour les méler, & de cela graisser le mal soir & matin, ayant bien coupé le poil, & tenir le tout bien net, en continuant il guerira.

J’ay eu un Cheval qui estant attaché avec deux chaînes s’enchevestra & se prit le pied ; à force de se débattre il s’emporta le dedans du pâturon jusqu’à l’os, ce qui causa grande enflure à la jambe & à tout le pâturon, avec menace de gangrene ; j’y fis couper le poil tout autour du mal ; car le Cheval en avoit beaucoup, & appliquer tous les jours de l’emmiellure blanche, frot-