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PREMIERE PARTIE.

CHAP.
ⅽⅼⅸ.
De cette poudre, il en faut donner tous les matins depuis une jusqu’à deux onces dans une pince de bon vin : elle sera bonne aussi, donnée dans du son ou de l’avoine moüillée avec du vin rouge, mais il y a des Chevaux qui ont de la peine à la manger dans le son & dans l’avoine ; c’est pourquoy il est plus assuré de la donner dans le vin & continuer sept ou huit jours : comme pour achever de détruire les vers il est bon de purger le Cheval, je vous propose une purgation dont vous pouvez vous servir si le Cheval est gras ; mais s’il est maigre toute purgation luy portera prejudice. Prenez une once demie bonne theriaque, autant de bon aloës, & demie once de sublimé doux, le tout bien mélé & incorporé ensemble, sera donné au Cheval avec une pinte de vin rouge. Il n’y a point de vers qui puissent resister à ce remede, & de plus le Cheval sera tres-bien évacué, des humeurs impures qu’il pourroit avoir dans le corps. Si vous en voulez sçavoir davantage sur ce sujet, voyez le Livre intitulé, La Gloria del Cavallo del illustre Segnor Paschal Caracciollo, il traitte fort doctement toute la Medecine des Chevaux : Vegetius dans son traité, Artis Veterinariæ, sive Molomedicæ, au premier Livre Chapitre ⅩⅬⅣ. parle tres-bien de la guerison des Chevaux, & plusieurs autres pareillement. Je ne vous ay rien donné dans ce Chapitre que ce que l’experience m’a fait connoistre ; & sans me faire de feste, je croy que vous ne trouverez rien de plus methodique ny de plus asseuré ailleurs : mais comme je n’en suis pas un bon Juge estant suspect dans ma propre cause, j’ay voulu citer les Livres qui ont le mieux traitté de cette matiere, afin que le Lecteur curieux puisse en juger apres la lecture d’iceux : que s’il ne trouve pas icy un si beau stile ny si fleury qu’il le desireroit, je le prie de croire que je me suis attaché aux choses & non pas au paroles, fondé sur ces deux mots, magna pars ignorantium, ut ligno naufragus, verbis hæret.

Le seigle bouilly & donné au Cheval tous les jours environ un piccotin, luy tuera les vers, & n’en souffrira aucun si on continue son usage.


CHAP.
ⅭⅬⅩ.
Pour effort de Reins ou chuttes.

LEs Chevaux tombent par fois ou avec tant de violence, ou dans une situation si extraordinaire qu’ils s’offencent les parties, en sorte que les ligamens, tendons, & nerfs souffrent
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