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PREMIERE PARTIE.

CHAP.
ⅽⅼⅲ.
bien couvrir, le battement de flanc augmentera apres la prise, mais bien-tost apres il diminuera ; que s’il n’y paroissoit aucun amendement, dés le lendemain il en faut encore donner une prise, & peut-estre le Cheval guerira-t’il, si on luy donne frequemment des lavemens.

Enfin il est peu de remedes si universels, si portatifs & si puants, qui ayent plus d’effets, & qui coustent moins que celuy-là : je le recommande à ceux qui ayment les Chevaux.

J’avois oublié de vous donner un avis important sur le choix de l’assa-fœtida, car si elle n’est tres-pure & nette, sans mélange de bois ou de terre, la composition ne sera pas si bonne de la maniere dont je l’ay prescrit : ce mélange d’impureté affoiblira les pilulles, ce qui en empécheroit en quelque maniere l’effet ; Mais il vous ne pouvez trouver de cette assa-fœtida tirant sur le rouge, pure & nete, comme je dis, il la faut dissoudre dans du vinaigre sur les cendres chaudes, puis la passer au travers un linge, jetter ce qui sera resté d’impur dans le linge, évaporer jusques en consistence de miel, puis y ajouter les poudres, & s’estant frotté les mains d’huile, former des pilulles de quatorze dragmes la piece, qu’on fera sécher sur un tamis renversé : la prise sera comme de celles cy-dessus, sçavoir deux par prise : Je tiens ces dernieres inferieures en vertu aux premieres, à cause du sel volatil de l’assa-fœtida qui s’exhale avec le vinaigre ; quoy que ce ne soit pas le sentiment d’un Medecin, qui veut que le sel volatil soit enfermé dans la substance oleagineuse & visqueuse de l’assa-fœtida, ainsi incapable de s’évaporer avec le vinaigre : mais ce n’est pas le mien, à en parler sincerement.


CHAP.
CLIV.
De la Forbure ou Forboitture.

LA forbure est un veritable rhumatisme qui est une fluxion contre nature, d’humeurs acres & acides parmy lesquelles souvent la pituitte est mélée, cette fluxion est quelquefois causée par un deffaut de transpiration, & souvent encore par une prompte supression d’une grande suëur, laquelle s’estant repanduë par toute l’habitude du corps excité de grandes douleurs & difficulté de se mouvoir, en sorte que les jambes viennent hors d’état de faire leur fonction ordinaire qu’avec une extrême peine & beaucoup de douleur. Il y a deux sortes de forbure, la premiere vient lors qu’apres un travail excessif on laisse refroidir un Cheval tout à coup,
Tome I.
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