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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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en ce mal il faut donner des lavemens de 2. en 2. heures pour faire sortir l’humeur, & obliger le Cheval à la vuider ; & mesme lors que le mal presse, on doit encore donner trois prises de pilulles deux ou trois heures apres la derniere prise, & par là on échappera peut-estre le Cheval : ne craignez pas la chaleur que les pilulles peuvent causer, car l’antimoine qui entre en leur composition tempere cette chaleur, & fait produire les bons effets que vous verrez par l’usage, puis qu’estant plein de sel fixe, il arreste & fixe ce bouillonnement & fermentation qui fait tout le mal.

J’ay veu des Chevaux devenir gras, fondus dans l’écurie, d’autres par un si mediocre travail qu’on ne le pourroit croire, à moins de l’avoir veu. J’en ay veu quelques-uns qui ayant des tranchées se font si fort débattus & tourmentez qu’ils se sont gras-fondus ; tous ces maux-là, de quelque cause qu’ils viennent, se traittent de mesme : mais les plus dangereuses, & les plus mal-aisées à guerir, sont les gras-fondures qui viennent d’un travail excessif, qui a causé une extreme chaleur dans le corps du Cheval, qui si est alteré qu’il est bien mal-aisé de le rétablir.

On guerit presque tous les Chevaux gras-fondus, quand on s’apperçoit de leur mal dans le commencement, & qu’on les traite comme nous venons d’enseigner ; mais pour l’ordinaire, comme on ne s’apperçoit pas si-tost du mal, il fait un si grand progrez en peu de temps, qu’on a peine à y donner remede.


CHAP.
ⅭⅬⅢ.
Pilulles puantes pour la Fourbure, Gras-fondure, Courbature, comme aussi pour les Tranchées.


PRenez de l’assa-fœtida, qui est une gomme qui vient des Indes, où il est appelle Hingh, le bon le cueille dans la Province d’Utrad, mais la pluspart de celuy que nous avons en France, vient de Perse, lequel est beaucoup inferieur à l’autre : la plante qui le produit, est de deux sortes, l’une vient en buisson aux Indes, & a de petites feüilles à peu prés comme de la rhuë ; & l’autre ressemble à la rave, & son vert ressemble aux feüilles de figuier, & c’est celle qui vient en Perse : elles aiment les lieux pierreux & secs. Sa gomme commence à couler vers la fin de l’esté, de sorte qu’il la faut recueillir dans l’automne. Quoy qu’elle soit fort puante, les Indiens qui demeurent à Guzarata, s’en servent