Chap.
ⅽⅹⅼⅷ.vous ferez calciner de la couperose verte, & en poudrerez les bouttons pour les dessécher.
Ceux qui mettent les Chevaux farcineux à l’herbe, augmentent leur mal au lieu de le diminuër : l’opinion commune est fausse en cela, car l’herbe est contraire au farcin.
Saignez le Cheval des deux côtez du col trois livres de sang de chaque côté ; le lendemain donnez-luy un breuvage de trois chopines de vin blanc, deux onces aloës tres-fin, & deux onces de bon theriaque fin bien mélez, qu’il soit bridé six heures avant la prise, & autant apres ; souvent on guerit le farcin dans son commancement par cette seule purgation, du moins on est assuré que c’est une tres bonne purgation pour les Chevaux farcineux, & quand on a dessein de les purger, on peut la leur donner, & les traitter ensuitte comme j’ay enseigné, par exemple tous les jours sans intermission, deux onces de foye d’antimoine jusqu’à ce qu’un Cheval en aye mangé deux ou trois livres, & lors que les bouttons sont ouverts, les frotter avec l’onguent de Portugal, si les bouttons ont trop de chair baveuse, & pourrie avec celuy de Naples.
CHAP.
ⅭⅩⅬⅨ.
L y a beaucoup de personnes qui ont pris des ébulitions de sang pour du farcin, & se sont fort mis en soin & en frais pour les guerir : l’ébulition arrive lorsqu’il y a surabondance de sang, & qu’il bouillonne, par trop de chaleur excitée par différentes causes que j’ay déja expliquées, il s’en épanche facilement quelque partie du plus subtil dans les chairs ; ce qui fait des tumeurs au dehors par tout le corps qui reflemblent au farcin, qui ne sont pourtant qu’une ébulition ou bouillonnement de sang ; le grand repos qui empéche que le Cheval ne puisse dissiper les humeurs superfluës, contribuera beaucoup à cette incommodité : saigner le Cheval abondamment du col une ou deux fois, fera que ces tumeurs élevées se resoudront d’elles-mesmes.
On distinguera ces tumeurs d’avec le farcin, en ce qu’elles viendront promptement, par exemple, dans une nuit, & ne seront