Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/447

Cette page n’a pas encore été corrigée
433
PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅽⅹⅼⅶ
.
que vous ayez mis la moitié de la fiole : prenez en suite du marc reservé, & en bouchez l’oreille, & la liez en sorte que l’air n’y penetre pas, faites-en autant à l’autre oreille, & le laissez bridé jusqu’à midy.

Il y en a qui observent d’y mettre un cordon de foye verte, mais la bleue ou la jaune sont aussi bonnes.

A midy il faut débrider le Cheval, & luy donner du son moüillé, du foin, & à boire, le laissant manger jusqu’à minuit, qu’il le faut rebrider, & le tenir ainsi jusqu’à six heures du matin, qu’il le faut saigner des deux veines du col, & luy tirer trois livres de sang de chaque costé ; & le laisser ensuite bridé jusqu’à midy.

Pour lors il faut couper les cordons de foye qui entourent l’oreille, & sans autre chose le Farcin guerira.

Cette recepte est particuliere pour le Farcin qui vient à la teste ; elle guerit aussi celuy qui vient au dedans du cuir, & ne tient point au corps, & qui naist seulement devant la poitrine : Ce n’est pas qu’elle n’ait guery des farcins au train de derrière ; mais comme j’en ay manqué quelques-uns, je vous la donne pour assurée au farcin qui vient à la teste & aux épaules, sans estre garand du reste.

L’inconvenient de cette recepte est, qu’il reste pour toûjours une marque blanche à chaque oreille à l’endroit où la ligature a serré. Quelques-uns cousent les oreilles tout le long, pour éviter la marque, mais j’ay veu des oreilles toutes dentelées & écaillées par cette couture, ce qui estoit encore plus difforme que les marques blanches de la ligature ; aux Chevaux blancs on ne l’apprehende point : s’il y a quelques bouttons dont la chair soit vilaine, ou qui soient gros & ne se percent pas d’eux-mesmes, percez-les avec la lancette quand ils seront meurs, c’est à dire, quand la matiere y sera, puis les frottez avec de l’onguent de Portugal, tous les jours jusqu’à ce qu’ils soient secs.


CHAP.
CXLVIII.
Pour resoudre & dissiper les grosseurs, & toutes les enflures causées du Farcin, tant aux jambes qu’ailleurs.

IL y a des Chevaux gueris du Farcin, ausquels il reste une partie enflée & grosse, sçavoir la cuisse, le jarret, ou la jambe, & souvent toutes les trois, & ces parties demeurent de la sorte, manque d’avoir appliqué dans le commencement de l’enflure quelque chose de resolutif, qui auroit empéché l’humeur de se
Tome I.
I i i