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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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sur ces consideration, & on met en usage ceux ausquels on trouve moins de peril, & on observe toutes les précautions qu’on peut ; mais pour le lavement, il ne faut pas avoir cette mesme aprehension, car les plus puissans purgatifs font peu d’effet aux Chevaux donnez par le fondement, celuy-cy est un veritable catholicum, c’est à dire universel, propre à porter à l’armée, où beaucoup de Chevaux meurent souvent, faute d’un lavement fait comme il faut.


CHAP.
CXXXIX.
Du Farcin.


LE Farcin est une tumeur souvent avec ulcere, qui a son principe dans la corruption du sang, il est causé par un virus, dans lequel consiste le plus ou le moins de malignité, & qui rend le Farcin guerissable ou incurable ; il occupe plusieurs parties du corps. Quand il y a quelque partie considerable pour les fonctions de la vie, qui ne fait pas ce qu’elle doit, pour n’estre pas dans un bon temperament, ou pour n’avoir pas une juste conformation, il faut que l’œconomie du corps s’altere. Si elle est necessaire pour la sanguification, le sang se trouble & se gâte, & selon la mauvaise constitution de cette partie affectée, il en reçoit bien-tost une impression qui ne peut estre que nuisible; souvent mesme ce sang acquiert une qualité acide, chaude & corrosive, qui ronge les parties où il croupit, ce qui paroist notablement dans le Farcin, qui vient presque dans tout le corps, & a son origine non pas d’une corruption acide, & souvent maligne de toutes les humeurs, mais de ce virus qui en a infecté la principale, qui est le sang. Ainsi la malignité de l’humeur n’est que l’effet du virus qui fait tout ce desordre dans le sang. Pour le guerir radicalement, il faut aller à la cause, qui est de clarifier & purifier le sang; pour y parvenir je proposeray plusieurs remedes. Van-Helmon dit que la grosse verolle aux Hommes a pris son origine du Farcin des Chevaux, & chacun convient que pour la guerir, il faut resister à son venin qui est ce virus, & en detruire la malignité, ensuite purifier & rectifier le sang, apres quoy tous les accidens cessent, de mesme qu’au Farcin.

Lors que le Farcin est inveteré, le sang qui est corrompu de long-temps, par le virus qui est dans iceluy, acquiert une si grande acrimonie, qu’il ulcere les poulmons ou le foye par sa trop grande chaleur & malignité : en cette maniere, lors que le sang
Tome I.
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