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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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& on y met du sucre à discretion : L’orge doit cuire cinq heures à feu lent.

A Paris on trouve de la farine d’orge chez les Grenetiers, il faut en prendre cinq quarts de livre, la tamiser pour ôter le gros son, & du reste avec deux pintes d’eau en faire de la boüillie, qu’il faut faire cuire jusqu’à ce qu’elle s’épaississe, lors ajoûtez deux onces de sucre, & faites avaller le tout tiede au Cheval, cela suffira pour le nourrir vingt-quatre heures, au bout de ce temps vous recommencerez.

Il est souvent necessaire de reïterer la saignée quand le mal ne diminue pas, la continuation des frictions, & lavemens est toûjours profitable.

Il est tres-important pour guerir la fiévre, de sçavoir de quelle cause elle vient, car si c’est d’avoir souffert du froid & du serain, il faudra fouvent reïterer les frictions, & tenir le Cheval couvert, luy donnant souvent des lavemens ; si son mal vient d’avoir souffert d’extremes fatigues, il luy faut souvent presenter à boire de l’eau qui ait boüilly, & en suite mettre dedans une poignée de farine d’orge, & luy donner des feuilles de vigne, si c’est au temps & qu’il en vueille, ou bien il faudra le nourrir avec panades ou pain cuit, bien clair, sans graisse, beurre, ny sel, mais seulement avec du sucre.

S’il a la fiévre pour avoir mangé des vivres corrompus, il sera bon de reïterer la saignée, & de donner des lavemens avec une décoction émolliente, dans laquelle vous mettrez une poignée de fiente de pigeon bien pillée, & demie livre de beurre salé, & une chopine de vin émetique.

Je me suis toûjours bien trouvé de l’usage du vin émetique dans des lavemens, mais il n’en faut pas abuser ; Comme les fiévres sont fort dangereuses, souvent on accuseroit le remede, & non pas la violence du mal.

Cette sorte de fiévre demeurant simple, sera guerie sans doute par ces remedes ; mais elle degenere souvent en putride.


CHAP.
CXXXVI.
Remedes pour la fiévre Putride.

CEtte fiévre est plus ordinaire en Esté qu’en autre temps, & particulierement dans les païs chauds, aux jeûnes Chevaux plus souvent qu’aux vieux, & sur tout à ceux qui sont vigoureux & de legere taille : On la connoist, en ce que la langue & le
Tome I
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