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PREMIERE PARTIE.

CHAP.
ⅭⅩⅩⅢ.
Remedes pour les obstructions de poulmon, causées de Courbatture.


UN jeune Cheval ayant le flanc si oppressé, qu’on le jugeoit poussif & entiérement perdu, guerit parfaitement par le remede suivant.

Mettez dans un pot trois pintes d’eau, avec chardon-benit, & pulmonaria quercina coupez menu, de chacun une poignée, du guy de chesne concassé une once, racine d’althea concassée demie once, autant d’enula-campana, & deux poignées d’hysope : faites cuire le tout environ deux heures ; puis l’exprimez, & adjoûtez une demie once de suc de regalisse, & une once de regalisse pilée, anis & fenoüil de chacun demie once, le tout bien pulverisé, un scrupule de saffran, une demie livre de miel écumé, & une pinte de vin blanc, le tout bien mélé ensemble, donnez-le en deux fois un peu tiede au Cheval, l’ayant tenu bridé six heures avant la prise, & le promenant une bonne heure apres, puis le laissez quatre heures bridé.

Il faut donner de cette décoction quatre jours consecutifs au Cheval, & le laisser reposer ensuite trois jours, au bout desquels il faut luy donner encore quatre prises consecutives : ce remede le soulagera beaucoup, ou le guerira, s’il est jeune.

Poudre pour la Courbatture.

Si le remede precedent n’a pas guery le Cheval, vous pouvez luy donner le remede qui évacuë & purge les Chevaux Courbattus cy-devant décrit, observant toutes les circonstances que j’ay marqué avant de le luy donner : en suite vous luy ferez prandre la poudre suivante, qu’on peut donner aussi sans faire preceder aucune évacüation & elle reüssit assez bien.

Prenez trois livres de graine de lin séchée au four, comme nous avons déja dit dans une autre recepte, estant pulverisée, adjoûtez-y de la gentiane trois onces, fenu-grec deux onces, enula-campana une once & demie, sauge & hysope de chacune trois onces, soulfre, demie livre, mettez le tout en poudre, & la mélez pour en donner au Cheval une couple de cueillerées le matin dans du son, laissez le bridé une heure & demie apres, & continuez jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de poudre : si le Cheval n’est pas guery, donnez-luy un lavement, comme nous avons dit, qui ne le