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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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d’empécher le passage de sang qui doit nourrir & rafraichir le poulmon, qui manquant de secours devient sec & alteré. Par ce raisonnement si on rafraichit simplement le poulmon, on ne va pas à la cause, qui est l’obstruction des vaisseaux, laquelle il faut combatre, & ce ne sera jamais par des remedes rafraichissans : mais par des incisifs & attenuans accompagnez des cordiaux, sans lesquels ils n’auront point d’action ny de vertu, comme l’experience le fera connoistre.

Tout cela estant tres-veritable & connu par experience, pourquoy le foin qui est chaud, nuit-il aux Chevaux poussifs, en sorte qu’ils n’en sçauroient manger sans qu’on s’apperçoive que le flanc s’altère davantage, ou que la toux augmente ? Il faut que le foing par sa chaleur augmente le bouillonnement, & la fermentation des humeurs corrompuës qui accompagnent toujours la pousse : de plus il produit plus de sang que la paille : ce sang n’a pas son passage libre, il se corrompt & augmente la fermentation, & le bouillonnement des humeurs ; outre cela le foin est infiniment plus poudreux : les eaux qui débordent dans les prez, y laissent un limon subtil & acre, presque imperceptible à la veuë, qui desséche le poulmon, & excite la toux : mais de plus le foin est plein de nitre penetrant, lequel est capable d’irriter le poulmon, & le trop dessécher : ce qui n’est pas dans la paille, puis qu’elle est plus séche, elle n’a pas tant de substance, & abonde moins de ce sel nitre, qui se trouve en abondance dans la substance du foing, comme ceux qui en ont fait l’analise, peuvent le témoigner : je vous propose tout ce raisonnement, pour le soûmettre à vostre jugement ; jusqu’à present l’experience ne m’a rien fait connoistre qui le puisse détruire : je demeureray dans ce principe jusqu’à ce qu’on m’aye fait voir le contraire, & concluray que les remedes purement rafraichissans font plus de mal aux Chevaux poussifs, qu’ils ne leur apportent de soulagement, & que ceux qui sont temperez, & mesme plus chauds que froids, sont ceux qu’on doit mettre en usage.


CHAP.
ⅭⅩⅧ.
Pour guerir un Cheval poussif avec des œufs.

COmme il ne faut rien negliger de ce qui est propre pour guerir des Chevaux alterez de flanc ou poussifs, vous pourrez essayer les remedes suivans, quoy que tres-communs, ils sont assurément bons.
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