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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
ⅹⅽⅸ
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poudre mélée avec de l’eau seconde, ou le restrainctif noir fait de suye de cheminée, vinaigre & blancs d’œufs, l’onguent de la Comtesse guerit les teignes plus commodement en trois ou quatre applications ; mais il faut éclisser le pied pour tenir l’appareil.

Si les Teignes reviennent, il faut y appliquer l’onguent du Bouvier : ayant bien nettoyé les Teignes, il les guerira : il est mal-aisé d’ôter la cause intérieure de ce mal, on peut saigner le Cheval à la pince de temps en temps. Tous les onguents pour sécher les eaux des jambes pourries, sont bons pour guerir les Teignes, on les trouvera cy apres.

Pour les prevenir, il faut souvent parer la fourchette, frotter le mal avec l’eau seconde, elle consommera une partie de la pourriture, & desséchera la racine du mal, en sorte que de long-temps il ne sera en estat de revenir ; on en peut appliquer une & deux fois, ensuite on peut aussi faire l’eau suivante ; Prenez une livre & demy d’alun, une livre & demie couperose blanche dans quatre pintes d’eau, faites bouillir jusqu’à la consomption de la moitié, c’est à dire que le tout soit reduit à deux pintes, & de cette eau à froid bassinez tous les jours les Teignes ; ensuite lors que vous n’appercevrez plus de demangeaison y fondre du tarc, ou de la poix noire ; & leur tenir les pieds fort curez & nets de la poudre, & autre ordure qui les desséche ; ce dernier remede reüssit tres-bien.


CHAP.
Ⅽ.
Des Peignes.


LEs Peignes sont des gratelles farineuses qui sont causées par une crasse aduste, jaune, & maligne, qui sort par la racine du poil, & s’attache sur le cuir, par son acrimonie elle le fait dresser à la couronne & au dessus ; & enfin, le fait tomber absolument.

On les connoist en ce que le poil est herissé sur la couronne, & souvent les Peignes occupent & tiennent tout le paturon, & à quelques-uns jusqu’au boulet, en maniant & touchant l’endroit on le trouve plein de crasse farineuse, & la couronne est enflée, par l’abondance des humeurs qui se jettent en cette partie, d’où le plus subtil s’exhalle & sort au travers des pores, & rencontrant le poil, s’espoissit & se congele en sel, qui s’attache au cuir, & fait cette crasse, que tous les Chevaux qui ont des Peignes ont sur la couronne : Il y a deux sortes de Peignes des seches ; qui ne rendent