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LE PARFAIT MARESCHAL.
Chap.
ⅼⅹⅹⅵ
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Autre, à peu de frais.

Quoy que ce remede soit simple, il fait souvent autant d’effet que les remedes fort composez : il est bon particulierement pour les vieilles nerferures, car quoy qu’il soit resté une dureté à l’endroit du mal, & que le nerf soit fort gros & dur, il guerira par ce remede : faites fondre de la poix noire dans une grande cueiller de fer, quand elle bouillira, ôtez du feu, & adjoûtez peu â peu de la farine fine de froment, & remuez le tout pour épaissir la poix : quand elle vous paroistra assez époisse pour en faire l’aplication, laissez-la à demi refroidir, puis en faites un emplâtre sur un morceau de cuir bien délié, & ayant rasé le poil sur la nerferure, appliquez l’emplâtre tout autour du mal, & promenez le Cheval. Il faut laisser tomber de luy-mesme l’emplâtre, & si le Cheval n’est guery, appliquez-en un second comme le premier.

S’il reste quelque enflure apres que l’emplâtre de poix sera ôtée, il faut se servir de l’onguent de Scarabeus cy-devant décrit, qui emportera l’enflure en une ou deux applications, il l’emportera en causant une nouvelle enflure, parce que les humeurs qui estoient congelées, seront rarefiées, & seront plus capables de resolution, & si tous ces remedes ne reussissent pas, & qu’il y reste de l’enflure, le plus seur est de donner sur la nerferure cinq ou six rayes de feu de haut en bas, & non en travers, & un bon Ceroüene par dessus : il ne faut pas donner le feu que la douleur ne soit ostée, on cognoistra qu’elle est ostée lorsqu’il n’y aura plus de chaleur à la partie.


CHAP.
ⅬⅩⅩⅦ.
Des Boulets enflez ou gorgez.


POur les Boulets qui enflent par le travail si l’enflure est mediocre, le meilleur remede est de se servir de deux parties d’eau de vie, & d’une d’huile de noix battues ensemble, & d’en frotter les Boulets soir & matin, huit ou dix jours de suitte.

Si l’enflure est si grande que cela n’opere point, il faut y appliquer la remolade du Boheme, ou l’emmielure rouge, & les bains ensuitte desenfleront les boulets ; s’il reste de l’enflure, il faut se servir du remede avec les blancs d’œufs, l’esprit de vin, le miel décrit au Chapitre ⅬⅪ. cy-devant, qui sans doute les desenflera : mais comme l’enflure est quelquefois endurcie autour du Boulet, & que l’humeur s’est congelée, il faut un puissant ramolitif, & ensuitte resolutif : ce qui se trouvera au remede suivant.