Chap.
ⅼⅹⅹⅱ.quatre heures appliquez de cét onguent tout chaud sur le vieux, & le liez comme devant, pendant huit ou dix jours : vous pouvés aussi employer à cela l’emplâtre de mucilages, qui est fort ramollitif, car outre les mucilages de graines de lin & autres, les gommes y entrent qui donnent une grande vertu pour ramollir appliquant cét emplâtre sur la partie quelque temps, puis appliquez-y de l’onguent de scarabeus, ou un retoire de vers, comme nous avons dit au Sur-os, il emportera le mal infailliblement sans ôter le poil.
CHAP.
ⅬⅩⅩⅢ.
Uelques gens peu entendus appellent ce mal, des eaux, & tous les connoisseurs l’appellent Molette, c’est une tumeur tendre & molle, grosse comme une noisette, plus ou moins, sans douleur toutesfois, causée par des humeurs subtiles & sereuses, ce mal est situé entre le nerf & l’os, au costé du boulet sur le cuir, c’est une enflure en forme de bouteille située au dedans & au dehors dudit boulet.
A costé du boulet au dedans de la jambe, quelquesfois en dehors, peu éloigné de l’endroit où vient la Molette, mais plus bas & à costé, il y a souvent un petit os qui paroist estre une Molette, & ne l’est pas, car c’est un osselet qui choque la veuë ; il arrive rarement que ces osselets fassent boitter le Cheval ; pourtant j’en ay veu de boitteux après de longues courses : il n’y a point d’autre remede que le feu, dont il faut rayer toute la partie, & deux doigts tout autour, appliquant ensuitte un bon cerolienne sur le feu : le feu dissipe les glaires & humeurs qui se sont jointes à l’osselet, & qui font boiter, car l’osselet seul rarement fera-t’il boitter.
On guérira une Molette avec de la lessive chaude faite de cendre de ferment deux parts, & une de cendre gravelée ; Si on en lave fort le boulet, & qu’on applique dessus les cendres, & qu’on les lie, ce remede resserre la Molette, & desenfle les jambes gorgées ; on dissipera une Molette si on la frotte souvent avec de l’esprit de vin, on la guerira radicalement avec de l’onguent de scarabeus, comme je l’ay enseigné cy-devant, & avec un retoire que j’enseigneray cy aprés. Ce mal quoy que leger fait boitter un Cheval dans le temps des gelées, & est une marque assurée qu’il a beaucoup travaillé, ou qu’il a le paturon trop long, ou la