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PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅼⅹⅷ
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graisse de porc fondue, avec un peu de cire blanche pour luy donner corps, on remuë le tout bien chaud avec une racine d’orcanette pour donner la couleur de rose, & ensuitte on lave bien la composition avec de l’eau de rozes pour luy donner l’odeur : la graisse blanche toute pure vaut autant que ce pretendu onguent rosat y qui n’est qu’une pure farfanterie, & qui se debitte comme de bon onguent en bien des endroits.


CHAP.
ⅬⅩⅨ.
Des Sur-os, Fusées, & Osselets.


DAns la seconde Partie Je parleray amplement des Sur-os, mais icy je diray seulement, que le Sur-os est une tumeur calleuse, dure, & sans douleur, qui croist sur l’Os du canon, & qui rend la jambe difforme lors qu’il est gros.

La cause des Sur-os la plus ordinaire, est lors que les Chevaux en cheminant se heurtent l’os du canon, & offencent le perioste, qui est cette pelliculle qui couvre tout l’os, ensuitte de quoy, l’humeur s’amasse peu à peu en cet endroit, & y forme une grosseur dure, qu’on appelle Sur-os.

Les Sur-os viennent aussi de ce qu’on travaille les Chevaux trop jeunes, qui n’ayans pas les jambes assez fortes, ny les os assez fermes pour resister au travail, le forcent cette partie qui est sujette à la fluxion ; si l’humeur se glisse entre le perioste & l’os, elle y fait une dureté qui croist avec le temps, & qui tire sa pourriture de l’os, que j’ay veu souvent percé comme un crible en cet endroit, la nature deffend la partie la plus foible de l’os, en formant un callus au devant, qui est leSur-os : si ce callus par le travail vient à grossir & monter dans le genouil, il estropie le Cheval : le Sur-os de cette façon est beaucoup plus difficile à guerir que le precedent.

Je conseille à ceux qui ont des Chevaux avec des Sur-os, de ne les pas oster avec des caustics violans, car on fait souvent esquiller l’os, ou on altere le nerf de la jambe, on le desseche, & veritablement on a ôté le Sur-os, mais on a si fort affoibly la jambe, qu’il vaudroit beaucoup mieux que le Cheval eust encore le Sur-os.

Prenez soigneusement garde quand vous traitrerez un Sur-os, que si le Cheval est vieil vous aurez peine à le guerir, & vous osterez difficillement le Sur- os, mais si le Cheval est jeune vous l’emporterez sans peine, & mesme un gros Sur-os s’ostera plus faci-