Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée
173
PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅼⅹⅶ
.
deviennent enflées par le temps.

Beaucoup de gens qui ont leu ce Livre, m’ont dit qu’il leur estoit assez inutile, en ce que demeurant à la campagne, ils ne pourront jamais trouver les drogues qui sont necessaires pour guerir leurs Chevaux, qu’ainsi ils me prioient de leur dire comme quoy il en faut user pour ne pas estre dans cet embarras ; ces Messieurs qui voudroient bien tout sçavoir sans rien apprendre, quand ils entendent nommer les drogues les plus communes, croyent que c’est de l’Hebreu, & qu’on ne peut parvenir à la connoissance de ces ingrediens. Ma réponce a esté que j’ay toûjours cherché les remedes les plus familiers, les drogues les plus en usage, & les plus communs, qu’ils ne manquent pas de Droguistes, & d’Apothicaires, pour les tirer de cet embarras & que je me sers d’un Droguiste qui compose tous les remedes de ce Livre : son addresse est au premier Chapitre. C’est la methode que j’ay donné à ces Messieurs pour n’estre pas dans l’embarras qu’ils se sont figurez, qui ne sera point pour celuy qui a quelque connoissance des remedes. Si on pouvoit guerir les maux sans medicamens, ce seroit la meilleure, & la plus belle chose du monde ; comme cela ne se peut, ou apprenez à les connoistre, ou plûtost ne faites rien du tout à vos Chevaux quand ils sont malades, ils gueriront ou ils ne gueriront pas tres-assurément, & vous n’aurez aucun embarras, sinon d’en acheter d’autres quand ils seront ruinez, estropiez, ou morts ; car de se former des difficultez où il n’y en a point, c’est justement se noyer dans un verre d’eau. Si je sçavois un autre chemin je l’enseignerois.

J’ay mis un Baume ardent cy-apres Chapitre XCV. qui est tres-bon pour les jambes usées, foulées, ou douloureuses ; si vous l’appliquez tous les jours, apres avoir fort échauffé le nerf avec la main, il ne causera aucune enflure, & ne fera pas tomber un poil de la jambe.


CHAP.
ⅬⅩⅧ.
Des Malandres & Solandres.

LEs Malandres sont des maux qui paroissent au plys du genoüil par des crevasses, d’où il coule quelques eaux rousses, acres & mordicantes, qui sont douloureuses & qui font souvent boitter le Cheval, ou du moins luy tiennent les jambes roides au sortir de l’écurie : elles sont aisées à connoistre, en ce que le poil est toûjours herissé en cet endroit, & qu’il y a souvent une espece
Y iij