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PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅹⅼⅸ
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de nature spongieuse, attire & s’imbibe d’un esprit volatille, salin qui s’eleve de la Mer, & cette mesme avoine estant donnée pour nouriture aux Chevaux, leur cause ce flux d’urine qui les fait enfin mourir.

Pour les guerir il faut les rafraischir, premierement leur ostant l’avoine, les mettre au son, & leur donner un lavement rafraischissant, le landemain leur tirer du sang, le landemain de la saignée un lavement, le jour apres encor une petite saignée que les deux ne tirent pas plus de quatre livres de sang deux livres chaque saignée.

Apres ces deux lavements & deux saignées ayez du bol de levant environ trois livres en poudre fine, faites bouillir une couple de pintes d’eau, & les jettez dans un sceau d’eau commune, avec une bonne poignée du bol cy-dessus pilé bien mêler le tout ensemble, & le faire boire au Cheval tiede s’il est possible, & qu’il ne boive point d’autre eau pour sa boisson soir & matin.

Les Chevaux qui ont ce flux d’urine, boivent excessivement, & il y en a qui sont si alterez & échauffez dans le corps qu’ils boiront six sceaux d’eau en un jour, il leur en faut donner tout autant qu’ils en voudront, pourveu que l’eau soit accommodée avec l’eau bouillante, & le bol comme je l’ay prescript tant plus il en boiront plûtost seront-ils gueris.

Lors que le Cheval pissera à son ordinaire, & que son flanc & sa fiente seront dans leur naturel, il faut leur donner peu à peu de l’avoine pour les remettre au travail moderé au commancement, & ensuitte s’en servir avec discretion.


CHAP.
Ⅼ.
Du cheval qui pisse le sang.


DAns les grandes chaleurs de l’été, lors qu’on fait faire de tres-grandes courses aux Chevaux, ou qu’on les échauffe trop par un grand travail, ils pissent le sang tout pur, & souvent en meurent ; particuliérement s’ils ont quelque veine ou gros vaisseau rompu qui se dégorge dans la vessie. Il y en a quelques-fois qui pissent le sang en abondance, & qui n’ont ny fiévre ny dégoût, ne donnant aucun signe de maladie, sinon qu’ils pissent le sang ; ceux-là ont seulement trop de chaleur aux reins & sont faciles à guerir, quoy qu’ils semblent par l’abondance du sang qu’ils pissent, ne pouvoir long-temps subsister : mais comme il faut peu de sang pour teindre beaucoup d’urine, on croit que tou-