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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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pere avec le dissolvant par distillation, en jettant dessus celuy qui est fait par deliquium, il faut que la vipere dissoutte tombé en poudre impalpable, & se precipite au fonds du vaisseau : ce sera une poudre de viperes incorruptible, ce qui est à remarquer, qui vaudra mieux que toutes les poudres de viperes qui viennent d’Italie, & d’ailleurs.

Voila une longue disgression peu utile à bien des gens, mais qui sera agréable aux curieux, & qui sont persuadez de cette vérité Neminem Medicum absolutum esse posse, imo ne mediocrem quidem, qui in Chymia non sit exercitatus, c’est Mathiole qui est de ce sentiment dans une Lettre qu’il écrit à André Blau. Il me semble qu’il n’est pas necessaire d’apporter le témoignage des gens doctes pour faire voir la necessité de la Chymie, Ipsa natura pro ea pugnat, quæ nequidem sine hac arte, seminis granum producere potest.


CHAP.
ⅩⅬⅢ.
De la seconde espece de Tranchées.


LEs Chevaux ont une espece de Tranchées causée par des ventositez ; c’est Ia plus ordinaire de toutes, les Chevaux qui ont le Ticq y sont forts sujets, car à force de ticquer ils s’amplissent le corps de vents, qui ensuitte leur causent des Tranchées ; Et presque toujours un simple lavement carminatif emportera ces sortes de Tranchées, si les Chevaux ne sont pas enflez.

Galien, qui est une des grandes lumieres de la Medecine, rapporte l’origine des vents qui s’engendrent dans le corps, à une mediocre chaleur qui est assez forte pour élever des vapeurs d’une humeur froide & visqueuse, mais qui n’est pas assez vigoureuse pour les dissiper apres les avoir élevez : car une pure froideur ne peut produire des ventofitez, dautant qu’elle n’a pas la vertu ny d’attenuer, ny de cuire, ny de dissoudre, & d’autre part une chaleur puissante agissant notablement par dessus la portée des humeurs, les attenuë beaucoup plus qu’il ne faut pour engendrer des vents, aussi il y a quelque apparence qu’ils sont engendrez d’une chaleur deffaillante, selon la doctrine de Galien.

Si ces vents sont en grande abondance, ils étendent par trop l’estomac & les intestins, & causent de grandes douleurs au Cheval, ils luy font enfler le corps comme s’il devoit crever, & c’est à cette enflure qu’on connoist plus particulierement que les tranchées sont causées par des vents, ayant cela de commun avec les
Tom. Ⅰ.
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