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Review[1]. Avec beaucoup de modération et de sagesse, M. Thompson, sans rejeter l’authenticité, pense néanmoins qu’une conclusion définitive n’est pas possible aussi longtemps qu’on ne connaîtra pas le texte exact des documents en question.

II

Toutes les observations de ces critiques étaient loin d’être également pertinentes, mais en tout cas, on est en droit d’observer, sans méconnaître leur sagacité et leur science, qu’il ne leur était pas possible de formuler des conclusions définitives. La critique externe ne pouvait faire de progrès, puisque personne n’avait en mains les documents ; seuls, les deux experts suédois les avaient examinés, depuis leur publication par Heidenstam, et on objectait que pour contrôler l’écriture des lettres attribuées à la reine, ils leur avaient comparé seulement quelques fac-similés publiés par Feuillet de Conches et par Klinckowstroem ; que, pour les lettres de son correspondant, les moyens de comparaison leur avaient fait totalement défaut ; qu’il était fort douteux enfin que les manuscrits français du xvm siècle leur fussent familiers. On se croit seulement fondé à observer que l’objection tirée par Mr Michon d’une observation graphologique, exacte en elle-même, était sans fondement puisque, dès le début, la reine dit expressément qu’entre elle et Barnave s’interpose un intermédiaire qui « écrit les réponses sous la dictée »[2]. Barnave est bien le correspondant de Marie-Antoinette, mais les réponses qu’il lui faisait ne peuvent donc être de son écriture.

Par la critique interne, on ne pouvait non plus aboutir. Mr Glagan et Miss Bradby raisonnaient comme s’ils eussent été certains d’avoir entre les mains le texte exact des documents. Il y avait pourtant un fait qui permettait de présumer

  1. Tome 47 (1932), p. 73-85.
  2. Voyez ci-dessous, p. 38.