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M. deRaadt^ ayant demandé la parole à ce sujet, s'exprime ainsi :

Notre confrère, M. van Malderghem, empêché d'assister à cette séance^ m'a demandé de répondre un mot à M. Michel. Il le remercie d'avoir bien voulu nous procurer les photographies que vous venez d'examiner. M. van Malderghem vous prie de comparer attentivement l'écriture qui accompagne les miniatures de Paris avec l'écriture enca- drant deux autres miniatures^ reproduites dans son étude sur le Goeden- dag {Annales, tome IX, pi. VIII et IX). Ces deux dernières, emprun- tées à un des manuscrits des Chroniques de Sai7it-Dems, datent de la fin du XI v« siècle. Or^ il y a identité presque complète entre l'écriture de ce manuscrit et celle que vous remarquez sur les photographies de Paris. Le manuscrit de Paris n'est donc pas du commencement du xiv® siècle.

De plus^ M. van Malderghem attire votre attention sur un fait encore plus significatif peut-être : l'absence des ailettes dans le costume des chevaliers. Or^ l'ailette se portait^ depuis environ 127O; jusque vers le milieu du xiv<^ siècle. Je l'aperçois encore sur le sceau d'Othon^ sire de Cuijk, sceau attaché à un acte de 1339 (voir mes Sceaux armories des Pays-Bas, etc.). Demay^ dans son livre : Le Costume au moyen âge d'après les sceaux, reproduit^ avec les ailettes^ le portrait de Eudes IV, duc de Bourgogne^ d'après son sceau appendu à un acte de 1348.

Enfin^ notre confrère^ M. le commandant Hecq, me fait remarquer que, loin d'être du commencement du xrv^ siècle, la langue de ces frag- ments d'épisodes de la Tahle ronde est celle de la seconde moitié de ce même siècle, c'est-à-dire de la période pendant laquelle se produit ce phénomène linguistique : la perte de la déclinaison '.

Pour en venir au grand bassinet à visière mobile, M. van Malderghem dégage, des travaux invoqués par lui antérieurement et des observations qu'il a présentées à leur sujet^ cette conclusion : c'est que tout mafiuscrii

^ M. (jaëtan Hecq a bien voulu me faire parvenir, depuis, la note suivante, [ au sujet de ces fragments :

« Des phrases entières obéissent encore régulièrement aux lois de l'époque » antérieure ; cela donne à penser que le scribe copiant un manuscrit plus ancien, » par moments, le suivait lettre pour lettre, et, par moments, écrit de mémoire, » substituant, alors, sa propre grammaire à celle de son devancier.

» Dans la copie que j'ai faite de ces fragments, j'ai souligné les mots princi- » paux dont la forme grammaticale, en regard du contexte, caractérise cette » seconde moitié du xiv» siècle ».

(Signé.) G. Hecq.

Ne pouvant, sans de longues investigations préalables, déterminer l'ordre dans lequel se suivent 1rs photographies, je cite donc, au hasard, d'après l(*s copies de