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Arnoul fut effrayé quand il apprit que son fils, étant venu militai- rement occuper Trêves, avait partao^é, entre ses capitaines, les terres et les charges de ce seigneur, ne se réservant, pour lui-même, que deux abbayes de filles, celles d'CEren à Trêves et celle de Saint- Pierre de Metz. En mai 897, Arnoul réunit de nouveau à Worms le Parlement de l'Empire, y appela son fils, auquel il fit un excellent accueil, et s'efforça de le réconcilier avec Matfrid et ses frères •.

Ce bon accord n'eut rien de durable, car, Arnoul étant mort, Zventibold, au bout d'un an de règne, fut, en l'an 900, assas- siné par les comtes Matfrid et Gérard dont le second épousa sa veuve *.

Dès lors, Gérard, Matfrid et leurs frères se trouvent en état de révolte ouverte avec l'autorité royale, représentée par un tout jeune prince, Louis IV, frère de Zventibold, mais exercée de fait par le puissant comte Conrad, neveu de l'empereur Arnoul. En 904, le marquis Adalbert de Bamberg, poursuivant une véritable guerre de famille contre la maison de Conrad, excita ses frères Gérard et Matfrid à envahir les domaines de l'église de Wurzbourg, dont l'évêque était un frère de Conrad.

Cette guerre, épisode d'une épopée tragique, qui durait depuis la mort d'Arnoul, eut pour conséquences la condamnation de trois des frères de Matfrid, Gérard, Renaud et Bérenger, qui furent déca- pités en 906, après avoir été solennellement proscrits l'année pré- cédente, ainsi que Matfrid, par le roi Louis IV à la Diète de Metz 3.

Conrad et son frère Gebhart rentrèrent alors en possession des abbayes d'Œren et de Saint-Maximin de Trêves, que Louis IV leur avait données et que Matfrid leur avait enlevées les armes à la main *.

tour, en 896, par le comte Etienne. Rcginon se montre naturellement hostile à Matfrid et (iérard, qui lui avaient enlevé son abbaye de Priim pour y installer Richer, leur frère, depuis évêque de Liège (Gallia Christiana, XIII, 597). ' D. Calmet, I, 806.

2 KcKHVRT, II, 788. Les Annales de Trêves disent que Gérard et Matfrid massa crèrent Zventibold dans une rencontre propter beneficiion eis ahhitum (Pkrtz, XIV, 104). La Chronique d' Echternach dit que Zventibold fut mis à mort propter iyrannidcm quant excrcebat in regno (Pertz, XV, 1306).

3 Id., II, 810-814. — Pertz, Scriptores, VI, 28.

  • D. Calmet, I, 820. — Reginox, ap. Pertz, I, 611.