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Le comte Matfrid vécut jusqu'en 869, tout au moins, car, dans des actes datés des années 5 et 15 de Lothaire II, il intervient en qualité d'abbé de Saint-Claude *.

Mais il était mort en 878, comme nous allons le voir.

Une des lettres du pape Jean VIII, écrite au sujet des démêlés de Boson et d'Engeltrude, est adressée à un comte Matfrid, qui est le troisième de ce nom. Le souverain pontife lui reproche d'avoir envahi les propriétés (alodia) des filles de sa parente Engeltrude (proxifna sua).

Cette rédaction exclut absolument toute identification entre ce comte Matfrid et le père même d'Engeltrude ^.

Ce Matfrid est apparemment celui qui, dans le capitulaire de Quierzy, en 877, est porté au nombre des comtes auxquels Charles le Chauve confie la mission d'escorter son fils, Louis le Bègue, dans ses expéditions du côté de la Meuse ^.

Il nous est, d'ailleurs, connu par un très grand nombre de men- tions partant de l'an 880 pour se terminer au delà du x^ siècle. Il résulte de la comparaison d'une série d'indications, éparses dans les chroniques de ce temps, que Matfrid III était frère des comtes Gérard et Etienne, qui sont eux-mêmes très certainement les frères du marquis Adalbert de Babenberg, fameux par ses démêlés san- glants avec la famille des Conrad.

Ces quatre personnages et d'autres encore, les comtes Henri,

mais bien qu'elle acceptait une espèce de mort civile en renonçant à tous les liens du sang qu'elle avait profanés, pour se laisser enfermer dans un monas- tère, ce qui eût rompu son mariage, d'après les usages d'alors.

Mais à peine avait-elle signé ce document que, profitant de l'inattention de son escorte, elle s'enfuit et ne se laissa plus reprendre (Réginon, ap. Pertz, I,

573).

1 Pertz, Scriptores, XIII, 745. Les indications de la chronique de Saint- Claude sont assez obscures et pourraient s'interpréter de Lothaire I, dont les années 5 et 15 tombent en 844-845 et 854-855. Lothaire II, mort en 869, a com- mencé à peine sa treizième année de règne.

En admettant l'hypothèse qui s'applique à Lothaire I, le dernier acte connu du comte Matfrid II serait de 860, et l'on pourrait prendre au pied de la lettre l'expression de Réginon disant, en 863, d'Engeltrude qu'elle ô.X.^\\. filia qtwndam Matfredi comitis. Matfrid II serait mort entre 860 et 863.

2 HiNCMARi et aliorum opéra, éd. Migne, II, 789. Le Pape ajoute : Non scia- tis quoniam in hacreditate suscipienda, oninihis cognatis praeferendi Sîint filii? Le terme de cognatus, « cousin », fixe encore plus la relation de parenté entre Matfrid II et les filles d'Engeltrude.

3 Chiniac, CapiUdaria, II, 265.