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pas douteux qu'il ne fût l'ennemi de Lothaire, ayant épousé une fille de Louis le Pieux et de sa seconde femme Judith, c'est-à-dire une sœur germaine du jeune Charles le Chauve, que ses frères con- sanguins essayèrent, à maintes reprises, de dépouiller du trône de France.
Le mariage d'Ebrard avec Gisèle, fille de Louis le Pieux et de Judith, est un des faits les mieux constatés de ce temps. Les actes émanés d'Ebrard et de Gisèle et rapportés par M. de Coussemaker, les poésies de Sedulius, un passage fort intéressant du Liber Ponti- ficum d'Agnelli * l'affirment formellement ; et quand aucun de ces documents n'existerait, il suffirait de savoir que Gisèle était de souche carolingienne et qu'elle donna à l'aînée de ses filles le nom de Judith, pour deviner aussitôt le nom de ses parents.
D'après le texte d'Agnelli, Louis le Pieux, avant de mourir, divisa l'Empire entre ses enfants et donna sa fille Gisèle à Ebrard, homme d'une piété profonde (piissimus homo).
Ce mariage est donc certainement antérieur à la mort de Louis le Pieux, en 840; mais les poésies de Sedulius nous obligent à le reculer de plusieurs années, car il indique qu'un premier enfant mâle, né de ce mariage et portant le nom de son père, mourut au berceau, et qu'un second, dans lequel Traube reconnaît Hunroc, l'aîné des fils survivants nommé dans le testament d'Ebrard, naquit du vivant de son aïeul Louis le Pieux -.
Une limite inverse nous est fournie, quant à l'époque du mariage d'Ebrard et de Gisèle, par la date du mariage de Louis le Pieux et de Judith, que les Annales de Xanten fixent au mois de février 820 ^.
Charles le Chauve naquit en 823, d'après les mêmes Annales, en sorte que la naissance de Gisèle, sans doute l'aînée de Charles, doit être reportée à 821 ou %22. On peut admettre la première de ces dates et supposer qu'elle fut mariée, à l'âge de 16 ans, à Ebrard, en 836 ^
^ 840. Mortuus est Ludovicus hnpcrator et antcquam morerctur, divisit iniperiutii inter Jilios siws^... et Gisela)n Jiliam siiam tradidit marito Euvrardo nouiine. Piissi- mus homo. Hzmc (Carolum) et hanc, Judith Augusta parturit. Agnelli Liber pon- tifie, ap. MuRATORi^ II, 182 (qui a imprimé à tort « Cunrardo »).
^ Traube, III, 201. Hunroc ne fut même que le troisième enfant d'Ebrard et de Gisèle : une fille, Engeltrude, naquit avant lui.
3 PeRÏZ, II, 224.
4 Id. II, 225.
