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Eckhart, auquel ce passage avait échappé, était arrivé à conclure à cette filiation que les textes ont justifiée ^ .
Hunroc était, en effet, le nom donné par Ébrard à l'un de ses enfants ; d'un autre côté, Ébrard occupa le duché de Frioul, et il avait été précédé dans ce poste par un duc du nom de Hunroc. C'est cette double observation qui avait servi de base à Eckhart.
Hunroc nous est connu par le cartulaire de l'abbaye de Werden, publié par Lacomblet ^. Son père était Bérenger, qu'un acte anté- rieur du même cartulaire nous montre approuvant une donation d'un autre Hunroc — mari de Heretrude — souscrite par les deux fils de ce premier Hunroc : Héribald et Eric. Bérenger n'est pas nommé comme fils de Hunroc, bien qu'il souscrive entre Héribald et Eric.
Est-ce une simple omission, ou était-il l'oncle paternel et non le frère de ceux-ci ? C'est ce que d'autres documents nous feront peut- être découvrir. En tout cas il y a lieu de rattacher ces divers per- sonnages à Eric, qui fut duc de Frioul, à la fin du viir siècle.
Hunroc, père d'Ebrard, eut aussi d'autres enfants, parmi lesquels nous citerons le duc Bérenger et l'abbé Adalard.
Bérenger disputa le marquisat de Gothie à Bernard, fils du comte Guillaume de Gellone. L'Astronome, dans la vie de Louis le Pieux, rapporte à l'année 835 les troubles qui se produisirent dans le Midi de la France, par suite de la division des peuples de cette région, dont les uns étaient du parti de Bérenger et les autres du parti de Bernard. Il ajoute que la mort prématurée de Bérenger mit fin à ces luttes sanglantes : Berengario ifmnatitra fnorte praerepto, — Bernard demeura seul en possession du marquisat contesté ^.
Cependant il semble qu'il faille reculer au moins d'une année la date de la mort de Bérenger. En effet, une chronique italienne, rapportée par Pertz, celle de l'abbaye de Farfe, parlant des person- nages qui gouvernaient cette partie de l'Italie, indique à l'année 836 : Berengar'nts dux '\
Précédemment Bérenger, avec le titre de comte, avait été chargé d'une mission dans les pays de Noyon, Tournai, Thérouanne et
1 Eckhart. Commentai-, de rcbus Franciae orientaùs, II, 482.
2 RiTZ et Lacomblet; Urkundenbuch, I.
3 Pertz, Scriptorcs, I, 642.
- Pertz, ScriptoreSj XL
