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sont paisibles et attachés à l'Empereur. Il y a cependant une ombre à ce riant tableau : le curé, moine de Heylissem, et la famille Baugniet ' ne sont pas encore guéris « de leur folie ».

Blùmenthal suspecte l'un d'eux d'avoir semé, le i6 janvier 1792, des « billets séditieux » dans les rues et dénonce la protection que ces Baugniet ont trouvée chez le curé de Wasseiges, leur oncle, qui s'est permi de cacher chez lui les armes de son neveu ^.

C'est en vain que, le 3 février 1792, le curé de Wasseiges avait écrit au commandant militaire pour protester de sa fidélité à son légitime souverain et s'informer des causes de la détention de son neveu, mis aux arrêts parce qu'il n'avait pas voulu remettre ses armes ^. Il ne fit qu'irriter plus vivement Blùmenthal, mais le neveu avait déjà obtenu sa liberté à l'intercession du mayeur et sur la promesse de livrer les armes.

Le rapport de Blùmenthal aux gouverneurs généraux fut adressé de Piétrain le 7 février 1792, où il venait d'arriver à cette date et qu'il déclare être le village le plus turbulent de tout le canton.

Blùmenthal continua ainsi, avec plus ou moins de succès, ses perquisitions dans différentes localités du Brabant et s'empara par- tout des armes qu'il put découvrir.

Mais bientôt l'invasion française * allait mettre fin à cette chasse forcenée et bouleverser complètement le régime de nos provinces.

G. CUMONT.

^ Le greffier Baugniet, son frère et son beau-frère, le médecin.

2 Baugniet François, le jeune, possédait, depuis la bataille de Turnhout h laquelle il avait pris part, un mousquet et un grand sabre qui lui avaient servi pendant tout le temps des troubles. Il refusa de remettre ces armes au commis- saire du gouvernement. Ayant été mis aux arrêts, il consentit enfin à rendre ces armes et à les envoyer chercher chez son oncle, le curé de Wasseiges, où elles avaient été mises en lieu sûr.

'* Cette lettre est signée A. J. Baugniet, curé de Wasseiges et prévôt du cha- pitre de Sclayn (Scalayn). Elle porte un cachet en cire rouge, sans légendes. Armoiries : Un arbre accosté de deux lévriers colletés, aftVontés, appuyant les pattes de devant au fût du dit arbre, le tout posé sur une terrasse, (limier : un arbre, (('onseil Privé, carton 786.)

  • La bataille de Jemmapes (6 novembre 1792), où le duc de Saxe-Teschen fut

battu par Dumouriez, livra toutes les provinces belges à la république française.

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