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reiir eût acquitté les droits d'entrée qui étaient d'environ 34 sols. Pour être tout à fait agréable à ce vicaire amateur de chevaux, le Gouvernement ordonna la remise du premier au détachement mili- taire qui accompagnait Blûmenthal ^ et la dénonciation de la fraude aux officiers de la douane 011 la déclaration aurait dû être faite ^.

A Lens-Saint-Remy, le curé est aussi un conspirateur. L'accusa- tion que formule contre lui le commissaire du Gouvernement est trop curieuse pour ne pas être transcrite ici : « C'est par son insti- » gation et celle d'un Prieur que les ex-religieuses se sont toutes, à » l'exception de deux, réinstallées pendant les troubles, par la force » et voie de fait, dans les débris de leur ci-devant couvent, d'où » elles étaient sorties par suppression en 1783. Cependant, le cou- » vent est entièrement démoli et il ne reste plus que la grange, les » écuries et la porte d'entrée. Les religieuses y sont avec le prieur » et un jeune récollet, tous logés au-dessus de la porte d'entrée, » où l'on a arrangé des petites chambres ; leur réfectoire, cuisine et » chauffoir sont fabriqués dans les écuries des moutons, leur cha- » pelle est une écurie de chevaux. Elles se sont emparé des bois et » matériaux du propriétaire pour rendre ces endroits habitables, » mais l'indécence s'y montre de tous côtés. »

Le curé de Villers est aussi de cette « très mauvaise espèce ». Tous les autres curés du Bailliage ont également «donné à gauche». Seul, le curé de Grand-Hallet, homme très édifiant et grand théo- logien, a préservé sa paroisse et la plupart des habitants de deux villages voisins de la contagion révolutionnaire.

Quant aux fusils de munition, Blûmenthal déclare en avoir recueilli fort peu dans cette région, une centaine environ parmi les- quels six belles carabines des chasseurs patriotes. Il cite encore des sabres ayant appartenu aux Dragons autrichiens, des pistolets du régiment de La Tour, des caisses de cuivre, quelques emblèmes de la révolution, tels que chapeaux de liberté, un grand nombre de fusils de chasse.

Tous ces objets ont été confiés à la garde des gens de loi. Enfin, le brave Blûmenthal constate avec satisfaction que la majeure partie des habitants de Jauche et de Jandrain-Jandrenouille

^ Pour le restituer au régiment de La Tour.

2 Conseil Privé, carton 786, archives générales du royaume. Lettre des gou- verneurs généraux Marie-Christine et Albert Casimir, 20 février 1792.