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ment simple dans sa composition, il a parfois témoigné d'une grande opulence dans des détails d'ornement, et il a varié sa technique selon la nature de la commande. C'est ainsi que sa Vierge sur un trône gothique très richement orné, qui se trouve dans la sacristie de la collégiale de Tora en Castille (tableau qui représente aussi sainte Catherine et sainte Barbe, et plus loin saint Joseph), est de nature, par sa somptuosité, à faire croire à une pérégrination de l'artiste dans les régions méridionales, et spécialement à Venise ou à Gênes.

Au Municipio de cette dernière cité, nous avons dit qu^il y a des indices communs à plusieurs œuvres de David : dans un Christ en Croix placé au fond de la salle et qui paraît dater de l'époque du tableau de la chapelle du S^-Sang, à Bruges, et dans une répétition de l'œuvre de Rouen, dont le volet de droite offre une figure d'abbé en noir sur fond de tapisserie, à comparer aux types de la collection de Somzée, on peut s'en convaincre aisément.

On sait que l'Adoration des Mages (n° 639, à Munich) date de la vieillesse de David. La Déposition de Croix, de Bruges, que nous venons d'indiquer, offre, bien que inférieure au tableau de Rouen, certains détails intéressants et surtout le portrait de l'artiste déjà âgé et accompagné de deux autres personnages. Il se trouve sur le volet de droite. Celui de gauche porte deux femmes, dont l'une tient un vase, comme dans quelques tableaux des Metsys. Un des hommes à droite a le chapeau sur la tête, et une femme a l'aspect joufflu à menton nettement indiqué de l'Enfant de Rouen. Le corps du Christ, assez faible de dessin et qui paraît fait de mémoire, est étendu au centre et ombré en ton légèrement noirâtre. Le paysage avec fond bleuâtre particulier à David, accuse déjà une tendance vers le style décoratif du xvi^ siècle. Dans ce tableau, la tête carac- téristique du peintre est surtout à remarquer.

La Bibliothèque d'Arras possède un dessin qui a paru en fac-si- milé dans le Beffroi et a été reproduit dans la Gazette des Beaux- Arts *. Il offre des similitudes sérieuses avec le portrait n° 946, de la National Gallery;etun manuscrit de la Bibliothèque de Munich, analogue aux Heures de Notre-Dame et au Bréviaire Grimani, re- produit également l'artiste accompagné de ses femmes. Sur plusieurs

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