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l'œuvre appartient certainement à la transition du xv* au xvr siècle. Les armoiries du chevalier pourraient fixer un point d'his- toire, mais elles sont indistinctes et couvertes en partie par le cadre; elles se trouvent derrière la tête del'évêque, qui fait le même geste que le chevalier connu du tableau de Van Eyck. Reste le t}^e même de la Vierge qui n'est pas flamand. L'auteur du Livre d'or du Musée Calvet reconnaît que le panneau doit avoir été peint par un artiste d'origine flamande ou hollandaise, qui aurait vécu en Italie et subi l'influence de l'entourage qu'il s'y serait créé. Il remarque que le chevalier ressemble assez au Louis de Gonzague de la Vierge à la Victoire de Mantegna (de ce même Mantegna dont les guirlandes ont fait tant d'impression sur David et Durer), et que l'inscription : Quem gemcit adoravit est en lettres romaines ; mais celle-ci nous semble postérieure à l'œuvre. Il y a donc ici un mystère difficile à élucider dès que l'on se refuse à admettre les voyages d'étude de Gérard David, car, malgré la clarté de la gamme de coloris choisie, celui-ci seul était capable, nous le répétons, d'exécuter cette œuvre magistrale.

A-t-elle subi des lavages qui l'ont pâlie ? L'auteur s'est-il con- formé au type d'une œuvre italienne qu'on lui donna pour mo- dèle ?

Dans tous les cas, il serait à tous égards déplorable d'y voir tou- cher aujourd'hui sous prétexte de restauration. Notons ici que, d'après Morelli, plusieurs tableaux de Gérard de Saint-Jean se trou- vaient chez le cardinal Grimani, à Venise.

Les figurines qui ornent la chasuble de saint Siifrein sont : Le Christ, la Vierge, saint Pierre, saint Paul, saint André et un autre apôtre difficile à déterminer, mais dont la pose est contournée.

Saint Antoine a été souvent le sujet de volets d'œuvres de G. David.

Un triptyque de la cathédrale de San Domingo, dans la Rioja près de Miranda, porte Antoine, abbé de Thèbes et Saint-Dominique de laCalzada. Ce tableau, ouvrage authentique de David, a été repris par un bon imitateur et figure sous le nom de Mostaert au Musée du Prado (n° 1864), comme Messe de Saint-Grégoire.

A Majorque même (sous le n° 152), dans la galerie du comte Monténégro, de Palma, M. Justi a vu le retable à volets du grand autel des SS. Antoine et Nicolas, aujourd'hui en possession de