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vérité, tout autant que pour une Madone avec l'Enfant et un ange, qui se trouve au Musée de Lisbonne.

CeHolbein,qui représente la Vierge et l'Enfant avec Sainte-Cathe- rine, S. Joachim, Sainte-Anne et d'autres saintes, doit être mis à l'actif de David, bien que le dessin en soit assez faible. Son coloris est pur, monté de ton, le paysage adroitement traité, les scènes accessoires très finies et il y a un arc de triomphe de style Renais- sance, ce qui annonce une œuvre du déclin de David.

Les nombreux exemples d'œuvres flamandes ou peintes sous l'influence directe d'artistes flamands, en Espagne et en Portugal, cités par M. de Ceuleneer dans ses notes d'art et d'archéologie, font regretter que des spécialistes de notre pays ne soient point envoyés dans ces contrées pour procéder en toute quiétude à une sorte d'étude comparative de ces œuvres avec nos ouvrages natio- naux si présents à notre mémoire, ce qui amènerait sans doute une augmentation du beau contingent fourni par nos artistes du xv^ et du xvr siècle.

A Vizeu, quatorze petits tableaux datant de 1500 à 1520 et représentant des scènes de la vie du Sauveur, dans la salle capi- tulaire, doivent provenir de la Flandre, et le Calvaire de la chapelle de Jésus en la même ville n'offre aucun doute à cet égard. Il y a un groupe de la Vierge et des Saints à gauche du tableau, qui se rapproche beaucoup des saintes femmes, de Q. Metsys ; tels sont aussi des détails de scènes triviales, des doigts allongés, d'un ton de chair caractéristique.

Il en est de même d'un Crucifiement, avec beau cheval blanc, dans l'église de Jésus, à Sétubal, et d'une Flagellation, très fine- ment traitée, portant un homme à braies rouges, d'un caractère tout à fait brugeois, digne de Van Eyck, ainsi que d'une scène du Baiser de Judas.

Depuis Philippe îe Bon, Bruges et le Portugal étaient restés en relation très intime, autant au point de vue officiel peut-être que sous le rapport commercial et maritime, et l'art flamand avait cer- tainement ses débouchés sur les rives du Tage. Le nom de Jean de Heere y fut connu sans doute comme en Espagne.

Dans ces deux pays les signatures, les 110ms et les attributions sont absolument fantaisistes, et la légende du Gran Vasco suffit à l'établir. L'exemple de MM. Justi et de Ceuleneer prouve qu'un