Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/429

Cette page n’a pas encore été corrigée

I

— 419 —

Christ, par Metsys, à Anvers, contraste avec celle du Baptême, plu- tôt froide.

Quant à son pendant (le Juge prévaricateur), quoiqu'il soit daté de 1498, il représente une architecture qui semble antérieure aux dessins qui servirent pour le MS. Grimani. Il y a dans son en- semble un air de jeunesse qui se reflète dans la physionomie du peintre qui s'y est représenté et que l'on retrouve mûrie, à Rouen, et vieille sur le triptyque de la chapelle du Saint-Sang.

Car G. David a vécu relativement vieux. Son talent a eu des dé- faillances dont le triptyque susdit est la preuve ; et dans beaucoup de musées, des œuvres authentiques de ce maître sont attribuées, comme peu dignes de lui, à des peintres secondaires, très diffé- rents.

Ainsi, au Musée de Naples, la Déposition de Croix (n" 49), dite de Van der Weyden, le jeune, décèle G. David par un ange, un vieillard à chaperon et un corps de Christ mal dessiné. Les saintes femmes, au centre de ce tableau, sont même d'un collaborateur, et c'est de loin que saint Jean et la Vierge rappellent Roger de Bruges.

A Dresde, deux volets d'un tableau d'autel (n°^ 1838-39), Saint- André, le donateur, et Sainte-Elisabeth, sont des imitations de Mem- ling qui doivent provenir de l'atelier de David ; et l'on trouve très nettement la main de ce dernier dans le n° 1840, effet de nuit ins- piré de l'Arrestation du Christ, par Bouts, mais qui fait présager le style anversois du xvi^ siècle.

Aux Offices, un petit Christ en Croix, prétendument de David (n° 846), appartient à Lambert Suavius.

Il y a parfois dans les tableaux secondaires de David, et surtout dans ceux de ses imitateurs, des affinités singulières avec des ou- vrages plutôt allemands mais issus de l'art de nos provinces.

Ainsi une Annonciation dite de l'École de M. Schoen, dans le catalogue de la vente Héberlé du 9 décembre 1898, à Cologne, appartenait certainement à celle de David.

Une Vierge glorieuse avec l'Enfant, entourée de saintes et d'anges (n° 1347), sorte de mariage mystique (du Musée de Munich), est l'ouvrage d'un peintre colonais mais une copie de Gérard David. Les sujets de Vierges avec saintes provenant de Memling ont d'ailleurs été traités à Cologne même, avec une tendance toute