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présence de ses emprunts apparents, il doit avoir copié au moins des fragments d'œuvres de ses devanciers, ne fût-ce que comme étude. Il y a dans la tête du Christ de la Cène, de T. Bouts, à Lou- vain, dans le pavement figuré sur ce tableau, dans la femme à tur- ban blanc et manteau vert(n° 636, à Munich), des Israélites cueillant la manne, par Bouts, un rapprochement très visible avec des mor- ceaux de G. David.

M. J. Weale lui a découvert un élève nommé Isebrant, et l'on a cru pouvoir assigner à ce dernier les Noces de Cana (n° 596 du Musée du Louvre). Ce panneau, dont une répétition existe à la ca- thédrale de Plaisance, nous semble pourtant authentique. Son fond de tapisseries avec verdure se retrouve analogue à Darmstadt et à Gênes, les turbans et les guirlandes du tableau de Rouen y sont avec peu de modifications. Le peintre, à droite, toujours reconnais- sable à sa barbe de marin hollandais, tient une coupe. Les rayons entourant le Christ et la Vierge rappellent la facture de ceux du Baptême (Bruges), mais c'était là un procédé traditionnel (Belle- gambe dans son polyptyque de Douai nous l'offre également). Une construction un peu fantaisiste fait songer vaguement à l'Hôtel de Ville de Bruges. Peut-être est-ce la copie d'un bâtiment voisin de l'atelier du peintre, et aujourd'hui détruit, telle la maison des Biscayens par exemple. La peinture est un peu molle et semble dater de 15 15 environ.

Il serait intéressant de faire une étude spéciale (au point de vue des fonds d'architecture surtout) des œuvres de David, à Bruges, au Louvre, dans les Bréviaires et dans des collections particulières, telles que celles de M. le vicomte de Ruffo-Bonneval, où un Christ devant Pilate, quoique paraissant de plusieurs mains, est fort remar- quable ; chez M. de Somzée, et même au Musée de Bruxelles où le n° 112, panneau central du Miracle de Saint-Antoine de Padoue, doit provenir d'un collaborateur de G. David. Il y aurait sans doute des découvertes à faire au sujet de l'art rétrospectif brugeoi s.

La Salutation Angélique (au Louvre *, n° 595), attribuée à L. de Leyde et à Memling, et dont certaine disposition a de l'analogie avec celle de Francfort, est sans doute une répétition d'une œuvre de David par un élève. On peut en dire autant de la Descente au

1 Catalogue F. Villot, 1862.

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