Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/426

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 4i6 —

de droite porte un saint abbé en noir, sur fond de tapisserie, qui fait songer à N. Frument. A gauche, le type choisi par David se montre bien dans le saint Jérôme en robe rouge à bord blanc, tenant la croix et suivi par un lion.

Nous venons de dire que dans le Baptême (Académie de Bruges) l'ange seul, avec la draperie rouge du Baptiste semblent être de David. Il y a dans le paysage et la facture de cette œuvre un travail volontaire, dur et pénible qui se retrouve dans le superbe tableau de la National Gallery (n° 1045), Chanoine et Saints Évêques, d'un aspect déjà moderne, mais qui nous paraît attribué sans motifs suffisants à Gérard David.

Le Musée de Munich possède une composition : Saintes avec Vierge (n° 1347), qui procède assurément du chef-d'œuvre de Rouen, quoique le faire en soit plus flou, plus fade en dépit de sa coloration. L'Enfant qui est aussi celui que l'on retrouve à Darm- stadt, une femme assise, en robe bleuâtre glacée, une autre en vert, n'offrent d'ailleurs aucun doute.

Il en est de même de la Vierge et l'Enfant, de Bergame, dont la copie est à Carlsruhe (n° 123); mais la Madone du château de Darmstadt suffirait à elle seule pour l'identification du talent de David.

C'est un pastiche manifeste (n° 189) de Van Eyck et de Mem- ling, se détachant sur le tapis, or sur noir, d'une tenture raide et verticale. Le fond se compose d'un mur garni de plantes grim- pantes et d'un beau paysage. Des deux côtés de la Vierge se tien- nent sept anges musiciens ; l'un d'eux, habillé d'une robe glacée de bleu (selon le système si remarquable sur la Châsse de Sainte- Ursule), joue de l'orgue. Cette œuvre est d'un haut intérêt pour la détermination des caractères spéciaux qui distinguent G. David de ses modèles Van Eyck et Memling et aussi des quelques peintres qui ont traité en même temps que lui des sujets dont il fut peut- être l'inspirateur.

Ainsi à Munich, il y a une imitation de David (n° 711), où l'on voit aussi l'ange bleuâtre, une architecture grise à rinceaux, la Vierge et l'Enfant chaudement colorés. L'ange présente une fleur à Jésus. Mais ce tableau ne semble pas même pouvoir être une œuvre de début du maître.

Quoique celui-ci ait gardé une originalité réelle, étonnante en