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connu en Flandre ou dans l'atelier de Marmion. Les prénoms de Jean et de Nicolas, se rapprochant des figures des saints patrons sur les volets du tableau, permettent d'ailleurs cette hypothèse, qui pourtant ne se soutient pas sans voyages lointains de Joest, jeune au point de mériter le surnom de Jehannot ^ ?

Or, ses œuvres l'indiquent, il fut souvent et longtemps absent de sa patrie, presque autant que Jean Etienne (de Calcar près de Clèves), auteur des tableaux de l'église de sa ville natale et de por- traits estimés, mais sans rapports avec ceux de Joest. De sa nature portraitiste, ce Jean Etienne est pris pour Lambert Suster, d'Amsterdam, qui fut comme lui élève du Titien, et se transforma si bien au contact de Vasari et des Vénitiens que, sans doute, plus d'un de ses tableaux est attribué à Vecellio.

On dit que tous deux ayant vécu à Venise et Florence, collabo- rèrent avec Christophe Schwartz, ce qui est impossible.

L'œuvre de Lambert Zustris est caractérisée par une S^^ Famille, désignée à Turin comme étant de Mabuse ; par le tableau du Louvre : Vénus et l'Amour, par une Madone au Perroquet (Musée d'Aix) et une esquisse au Musée de Caen.

Ce fut sans doute son fils Frédéric Zustris (datant de 15 26-1 5 99), conséquemment plus jeune que lui de cinquante ans, qui travailla avec Schwartz, né en 1550 et mort en 1594.

Pour plus de confusion, Jean Joest de Haarlem a travaillé à Cal- car de 1495 ^ 1505? puis en 1508, au tableau d'autel de l'église de S^-Nicolas. Tous ces doutes l'ont écarté du premier plan qu'il mérite.

Contrairement à l'opinion émise par plusieurs critiques, Jean Joest n'a point les caractères de l'art de Schoreel, qui lui-même doit fort peu à son devancier. Il est possible que le qualificatif de Deiitschen H ans s'applique à celui-ci autant qu'à Memling.

En Allemagne, on a tenté de le rapprocher d'un maître anonyme de la Mort de Marie, triptyque de Munich avec volets relatifs aux familles Hacquenay, Merle et Hardenrath. Le sujet (cher à Scho- reel) a causé l'erreur dont nous venons de parler, mais le maître colonais ainsi nommé à Munich, élève supposé de Joest avec lequel

^ Ce prénom peut-il s'appliquer à Memling ? Voir notre travail : Les succes- seurs immédiats des Van Eyck (Extrait du Bulletin des commissions royales)^ p. 42.