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G. David. Pour ce motif même, il est douteux que l'Adoration des Mages, de Munich (n° 639), soit de lui ; à Nuremberg, dans la Vierge avec l'Enfant * qui est une sorte de répétition du sujet sem- blable du Musée de Bnixelles, il se rapproche de Q. Metsys. L'enfant aux cheveux frisés feuillette un livre et des anges tendent un fond de rideau.

La National Gallery possède de lui une très belle Vierge à che- veux blonds 2, rehaussés selon le procédé cher à J. Gossart, et que l'on retrouve dans celle de Douai (n° 162). Le n° 161 de ce der- nier Musée et le Christ au Tombeau, d'Anvers (n° 132) ^, sont sans doute de sa dernière manière.

Toutes ces fluctuations et ces similitudes d'un groupe d'artistes qui vécurent à peu près à une même époque et sous un même régime (c'est-à-dire sous la protection de Marguerite d'Autriche, qui avait son goût spécial, et s'était formé une cour de peintres, de littérateurs et d'esthètes), nous semblent prouver que le pastiche auquel ils s'adonnèrent pour la plupart fut motivé, d'abord par la haute renommée des œuvres des Van Eyck, dont on cherchait à perpétuer la tradition en traitant les mêmes sujets quoique avec un rendu plus aisé et plus moderne, ensuite par l'affluence des commandes qui visaient surtout quelques artistes en faveur.

Mostaert, Jean de Maubeuge, Van Orley, Barbary furent évi- demment ces protagonistes, mais tous conservèrent forcément devant les yeux les modèles impérissables : Van Eyck, Roger et Memling.

Les témoignages de Vasari, de Guichardin, de Morelli, de Van Mander, de A. Durer suffisent pour faire admettre cette sorte d'hyp- nose subie par les artistes secondaires que dut évidemment aussi préoccuper par sa facture le successeur officiel de Memling, Gérard David, devenu le grand maître brugeois.

Malgré sa vie retirée et qui semble avoir été modeste, David est sans doute le plus important des maîtres de la transition flamande, bien qu'il fût simplement un artiste naturalisé brugeois.

Si nous avons baptisé du nom d'École d'Haarlem toute une série d'artistes hollandais, originaires les uns de Leyde, les autres de

  • N«45.

2 N« 713.

8 Catalogue de 1857.